Sélectionner une page

Quelle alimentation doit adopter la future maman pendant sa grossesse pour assurer la bonne croissance de son bébé ? Faut-il manger plus ou différemment ? Existe-t-il des aliments interdits ? Après avoir accouché, lorsqu’on allaite, les règles alimentaires restent-elles les mêmes ?

En tant que femme enceinte ou jeune maman allaitante, vous vous posez certainement mille et une questions relatives à votre alimentation. Pour y répondre, nous avons interrogé Nelly Lellu, diététicienne-nutritionniste, spécialisée dans la diététique de l’enfant et de la maman.

Bonjour Nelly et merci d’avoir accepté cet échange. Pour commencer, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Nutritionniste Nelly LelluBonjour ! Je m’appelle Nelly Lellu et je suis maman de deux enfants de 18 et 16 ans.

Je suis ingénieure agro-alimentaire depuis quelques décennies. Passionnée de nutrition, il y a plus de 10 ans, j’ai effectué une reconversion professionnelle en diététique. J’ai également trouvé dans cette nouvelle profession un contact humain qui me manquait dans le métier d’ingénieur.

Après avoir vécu en Belgique, je suis revenue en France où je me suis spécialisée dans la diététique de l’enfant et de l’adolescent – ce qui inclut également la diététique de la maman. 

 

 

Quel est l’impact de l’alimentation de la future maman ou de la maman allaitante sur la santé du bébé ?

L’alimentation de la maman (enceinte ou allaitante) a un impact direct car c’est la maman qui nourrit le fœtus pendant la grossesse, puis le bébé après la naissance. La maman est le seul vecteur de tous les éléments absorbés par le bébé.

Son alimentation est donc très importante, car elle est garante de la croissance harmonieuse et de la bonne santé du bébé. L’objectif final d’une bonne alimentation est d’ailleurs celui-ci : assurer une bonne croissance du bébé et maintenir la maman en bonne santé.

 

Quel régime alimentaire recommandez-vous à une maman enceinte ? Et à une maman qui allaite ?

La clé est d’avoir une alimentation équilibrée, c’est-à-dire avec toutes les familles alimentaires, dans les bonnes proportions et les bonnes fréquences. Cela vaut autant pour la maman allaitante que pour la maman enceinte. Pourtant, la maman allaitante abandonne souvent ses bonnes pratiques alimentaires une fois qu’elle a accouché.

La grossesse constitue un moment clé dans la vie pour prendre conscience de l’importance d’une alimentation équilibrée, pour la maman comme pour le reste de la famille.

Il n’y a pas UN régime idéal car il faut évaluer les besoins individuels de chaque maman. Mais il ne faut pas non plus faire toute une montagne de l’alimentation : encore une fois, l’essentiel est de travailler sur l’équilibre alimentaire.

Dernier point : la maman enceinte n’a pas besoin d’augmenter les quantités absorbées, sauf éventuellement au troisième trimestre de la grossesse.

 

Existe-t-il une liste d’aliments interdits ou des recommandations spécifiques durant la grossesse et/ou l’allaitement ?


1/
L’alcool

L’alcool est formellement interdit à n’importe quel moment de la grossesse.

Pendant l’allaitement, selon moi, cet interdit doit demeurer le plus longtemps possible car l’alcool passe directement dans le lait maternel. 

2 / La viande et les poissons crus ou insuffisamment cuits

Pour éviter les complications bactériennes, il est important, dans l’hygiène alimentaire de la femme enceinte, d’éviter la viande et les poissons crus ou insuffisamment cuits.
Certaines bactéries étant extrêmement dangereuses, elles peuvent avoir un impact direct sur la croissance du bébé, voire sur la poursuite de la grossesse.

3 / Les légumes crus

Les légumes crus, surtout en provenance du potager, doivent être soigneusement nettoyés à l’eau potable et éventuellement avec du vinaigre d’alcool, afin d’éviter les risques de contamination infectieuse.

4 / Les excitants

Sur la question de la consommation de boissons telles que le café, il n’y a pas d’interdit catégorique comme sur l’alcool. Tout dépend de l’intensité et des quantités. Il n’est par exemple pas recommandé de prendre une capsule de Ristretto si vous êtes enceinte. Mais, il n’y aura pas d’incidence pour le bébé si vous prenez un café léger provenant d’une machine à filtre une fois dans la journée.

5/ Les perturbateurs endocriniens

L’alimentation de la femme, enceinte ou allaitante, doit éliminer les aliments contenant des perturbateurs endocriniens (c’est-à-dire tout ce qui pourrait remplacer, gêner ou perturber les récepteurs de certaines hormones). Il est par exemple recommandé d’éviter le soja, les algues et les gros poissons qui accumulent des métaux lourds.

 

Quels sont les aliments à privilégier ?

La règle de base est de veiller à avoir un apport calorique suffisant et raisonnable.
Ce besoin en apport calorique varie d’une personne à l’autre et se calcule en fonction de l’âge, du sexe, du poids, de la taille et de l’activité physique.

Au moment de la procréation, les légumes verts sont à privilégier car ils contiennent de la vitamine B9, indispensable pour terminer la liaison nerveuse du tube neural dès les tout premiers jours de la grossesse.

Pendant une grossesse, il est fortement déconseillé de faire un régime pour perdre du poids : un régime hypocalorique entraîne une réduction de la masse grasse de l’organisme et une libération de toxines qui peuvent être mauvaises pour le bébé.

Il est également essentiel d’avoir un bon apport en calcium et en vitamine D — qui permet d’assimiler le calcium.  Les produits laitiers sont particulièrement recommandés : lait, yaourts et fromages, exceptés les fromages au lait cru.

Les Oméga 3 sont très importants pendant la grossesse et l’allaitement : les lipides constituent le système nerveux et le cerveau. On les trouve dans le poisson gras, l’huile de noix, l’huile de colza, les amandes, les noisettes, les noix…

Enfin, pendant l’allaitement, il faut également veiller à avoir une hydratation suffisante.

 

D’ailleurs, puis-je boire de l’eau du robinet ou dois-je choisir une eau en bouteilles adaptée aux nourrissons ?

En France, sur l’eau, il n’existe aucun problème d’un point de vue bactériologique. L’eau du robinet est potable et ne présente pas de danger pour la femme enceinte. Les eaux de source sont très bien, de même que les eaux minérales.

Le choix d’une eau dépendra donc davantage de la dimension nutritive. Par exemple, une maman qui ne consomme pas de produit laitier pourra opter pour une eau riche en calcium. A l’inverse, une eau minérale trop minéralisée peut être déconseillée car elle peut engendrer des problèmes de transit.

 

Pour les mamans végétariennes, n’existe-t-il pas des risques de carence compte tenu de la non consommation de viande ? La consommation de viande est-elle d’ailleurs indispensable ? Quels aliments peut-on favoriser en substitution ?

Quel que soit l’état de la maman végétarienne (enceinte ou allaitante), il existe toujours un risque de carence en protéine, fer, vitamine B12, zinc… Les protéines végétales n’ont, par exemple, pas la même qualité que les protéines animales. Il faut donc faire des associations spécifiques pour combler.

Si possible, une consultation diététique permet de comprendre les associations possibles au cas par cas.
A minima, il est recommandé de consulter pour s’assurer qu’il n’y a pas de carence.

 

Une maman enceinte / allaitante doit-elle prévoir de consulter un diététicien-nutritionniste pour définir son alimentation idéale et adaptée ?

Pour toute question ou cas particulier, je recommande en effet un suivi diététique. Parfois, on croit faire correctement les choses en suivant des croyances générales, mais ce n’est pas le cas.

Je rencontre par exemple beaucoup de personnes qui me disent « ce n’est pas bon de manger un fruit en fin de repas ». Mais pourquoi ? Sauf en cas de fragilité au niveau des intestins, cela ne pose aucun problème.

Une consultation permet donc de faire le point, d’ajuster certaines pratiques et d’acquérir les bases de l’équilibre alimentaire, qui seront de toute façon bénéfiques pour l’ensemble de la famille. Tout cela sans que l’alimentation devienne une contrainte ou une charge mentale supplémentaire.

 

Comment se déroule une consultation ? Comment est-on accompagné quand on consulte un diététicien-nutritionniste ?

En ce qui me concerne, la première consultation dure 1 heure 30. Durant cette première rencontre, l’idée est d’établir une relation de confiance.

Nous commençons donc par faire connaissance, en réalisant ce que l’on nomme dans le jargon médical l’anamnèse. Nous passons alors en revue les antécédents médicaux, les problèmes de santé, le transit, le sommeil, les analyse de sang…

Ensuite, je demande au patient de formuler ses attentes. Bien souvent, les patients esquivent cette question ou ne répondent pas clairement. Mais leur réponse est très importante pour que je puisse leur apporter satisfaction.

Je procède ensuite à l’enquête alimentaire en décomposant la journée de la personne (sur le plan professionnel, alimentaire…) : Que mange-t-elle ? Que boit-elle ? Qu’aime-t-elle ? Quelles sont ses habitudes, ses contraintes, son rythme ?

L’étape suivante consiste à définir ensemble l’objectif à atteindre. Par exemple, dans le cadre d’une maman allaitante, permettre la bonne croissance du bébé. A cet objectif général sont associés des objectifs intermédiaires et des moyens d’actions concrets pour les atteindre.

Pour ma part, je fonctionne avec un forfait de 3 consultations pour permettre un suivi. Certaines mamans viendront me voir une fois par mois quand d’autres opteront pour une consultation au premier trimestre, au troisième trimestre et en post-accouchement.

 

Dans le cadre d’un allaitement, on retient donc qu’il est important pour la maman de continuer à veiller à la qualité et à l’équilibre de son régime alimentaire. Mais quels sont en fait les apports nutritifs et gustatifs du lait maternel ?

Sur le plan nutritif, l’énorme avantage du lait maternel est qu’il s’adapte automatiquement aux besoins de l’enfant dans le temps, c’est-à-dire d’un jour à l’autre mais aussi aux différents moments de la journée.

Le lait de la maman change de composition pour être en phase avec les besoins du bébé (en lipides, glucides, protéines, anticorps…). Encore aujourd’hui, on découvre dans le lait maternel de nouvelles molécules que l’industriel ne sait pas reproduire, notamment les HMO, les Human Milk Oligosaccharides.

Sur le plan gustatif, le lait maternel permet de découvrir les goûts et de développer le palais des bébés.

Dès la grossesse, on invite les mamans à varier leur alimentation le plus possible car les saveurs vont se transmettre via le liquide amniotique. Ensuite, le lait de la maman allaitante aura un goût différent en fonction de ce qu’elle mange. Pour le bébé, la mémoire des goûts se développe alors au fur et à mesure : l’allaitement contribue ainsi à son éducation alimentaire.

Profil VanillaMilk : Nelly Lellu – Diététicienne-Nutritionniste à Aix en Provence (13)

Connaissez-vous VanillaMilk ?

Aujourd'hui, plus de 80 articles sont disponibles sur notre blog mais VanillaMilk, c'est avant tout une plateforme gratuite de mise en relation et d'information sur l'allaitement maternel qui propose aussi :

carte-vanillamilk

Un réseau bienveillant

Plus de 1 200 professionnels compétents, assos, lactariums... partout en France.

bienfaits-allaitement

Une liste des bienfaits

Pour le bébé, la maman, le quotidien... Un récap' complet pour un choix en conscience !

boutique allaitement maternel

Une boutique en ligne

L'essentiel de ce dont vous pourriez avoir besoin pour un allaitement facile et serein.

dico-allaitement

Un dico complet

Plus de 60 définitions simples des termes souvent compliqués de l'allaitement maternel.

...mais aussi d'autres contenus à retrouver sur nos comptes Instagram et Facebook !

Ces articles pourraient vous intéresser…