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Le mois d’Or, bien vivre le premier mois après l’accouchement

Avez-vous déjà entendu parler du concept du mois d’Or ?

Cette période d’un mois qui suit l’accouchement est pourtant tellement fondamentale que, tout comme l’allaitement (qu’elle englobe lorsqu’il est choisi), il est important de la préparer dès la grossesse pour en tirer tous les bienfaits et profiter plus sereinement de son nouveau rôle de parent. 

Céline Chadelat a, entre autres, co-écrit un super livre à ce sujet et nous fait aujourd’hui l’honneur de venir nous en parler sur VanillaMilk.

Bonjour Céline et merci de nous accorder cette interview. Pour commencer, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

celine-chadelatBonjour ! Je suis Céline Chadelat, journaliste autodidacte, écrivaine et maman de deux enfants de 3 et 6 ans. J’habite dans le sud-est de la France, près de Nice.

Après avoir eu mes enfants, je me suis formée comme doula et c’est à la naissance de ma fille, la deuxième naissance, que j’ai décidé d’écrire le livre Le mois d’Or, bien vivre le premier mois après l’accouchement, publié aux Editions du Châtelet.

 

Alors justement, parlez-nous de votre livre, Le mois d’Or !

C’est un livre que j’ai coécrit avec mon amie Marie Mahé-Poulin qui est psychologue.

Il vient mettre en avant la période qui suit la naissance et montre à quel point il est important de se concentrer sur cette période et de proposer des soins et pratiques adaptés pour que les mamans la vivent bien. Ce mois d’Or est devenu quelque part mon “cheval de bataille” puisque suite à ce livre, j’ai écrit une pétition avec Madeleine Claeys, qu’on a remis au Secrétaire d’Etat de la protection de l’enfance Adrien Taquet, qui proposait une série de 10 mesures pour améliorer la vie des femmes en post partum

Mon objectif aujourd’hui est donc de diffuser la culture du mois d’Or, à la fois grâce au livre et en faisant intervenir des experts, des personnes qui ont une forte expérience, sur des facettes du post partum. Cela peut être l’allaitement, l’anxiété, le périnée… 

C’est une période très riche avec beaucoup de choses à dire !

 

Cette période du mois d’Or, comment l’avez-vous découverte ?

Pour mon premier enfant, j’ai trouvé cette période très difficile mais je n’ai pas fait de dépression post-partum. Par contre je suis quelqu’un d’extrêmement sensible et je détecte tout de suite les signaux faibles. Je m’étais alors dit : « Comment font les jeunes mamans qui n’ont pas de soutien autour d’elles ? ». 

En ce qui me concerne, j’avais mis en place un cercle de soutien. J’avais fait venir ma famille pour m’aider, dans une région où j’étais quand même assez déracinée puisque mes proches vivent pour la plupart à Paris. Et malgré cela, j’ai tout de même pu voir que c’était une période difficile. 

Pour mon deuxième post-partum j’ai décidé de mettre en place une organisation encore plus approfondie dans l’objectif de me « faire servir » pour me reposer et mieux « digérer » l’accouchement. C’est à ce moment-là que j’ai découvert le mois d’Or. Je me suis alors dit : « Il faut faire connaître cette possibilité de magie et de douceur. Il faut que les femmes sachent que ça existe ! »

 

Sans trop nous en dire, comment votre livre Le mois d’Or va-t-il aider la jeune maman à mieux vivre son début de maternité ? A quel moment peut-elle le parcourir ? 

Je recommande aux futures mamans de le lire pendant la grossesse, plutôt autour des 5-6 mois, pour que ça infuse et que la maman ait le temps d’en parler et de communiquer sur le mois d’Or avec son conjoint, sa famille et ses cercles de soutien

C’est important que ça infuse car le mois d’Or est une nouvelle culture. On n’est pas habitués à ça, au soutien, à demander et recevoir de l’aide… C’est bien aussi de pouvoir s’organiser en amont pour bien vivre cette période, comme par exemple préparer des repas qu’on va congeler chez soi.

 

Dans votre livre, vous parlez des différences culturelles en matière de soutien à la nouvelle maman, pouvez-vous nous en dire plus ?

« Le mois d’Or » est un terme issu de la médecine chinoise. En Chine, on pratique des soins très élaborés et très délicats auprès de la maman car on estime qu’une maman qui va bien, c’est un bébé qui va bien. Chez nous, en France, c’est le contraire. On va se focaliser sur le bébé et on va délaisser la maman. De même qu’on va se focaliser sur l’accouchement et on va délaisser le post partum.

Cette culture autour des semaines qui suivent la naissance est aussi partagée dans de nombreuses autres cultures. On la retrouve en Inde (dans l’Ayurvéda), en Afrique (au Maghreb), en Amérique du Sud… C’est quelque chose qui est très diffusé dans les cultures disons « ancestrales ». 

Au Mexique et au Brésil, qui sont des pays qui se modernisent, on va constater qu’il y a de plus en plus d’accouchements déclenchés, de césariennes… Plus il y a de la modernité, plus il y a d’accouchements médicalisés et on va alors perdre tout ce savoir autour de ces premières semaines. Avec Marie, nous avons souhaité raviver cette connaissance qui nous semble absolument primordiale pour la santé physique et psychologique des femmes à long terme

Le mois d’Or était aussi pratiqué durant le bas Moyen-Âge (entre le Xème et le XIIème siècle). Il y avait une tradition qu’on appelait « les relevailles » où la femme était entourée d’autres femmes du village qui préparaient la pièce d’accouchement et qui ensuite l’aidaient les 40 jours suivants. Après, elle était habilitée à revenir dans l’église du village. Il y avait alors une solidarité entre femmes très intéressante. C’est grâce à cette sororité que les sages-femmes sont nées. Plus tard, les médecins ont pris leur place.

 

Plus qu’un ouvrage, vous avez créé une véritable communauté de lecteurs. Quels sont les petits plus que vous leur apportez ?

En effet, nous avons une belle communauté de lecteurs et notre objectif est de diffuser ensemble la culture du mois d’Or

J’encourage beaucoup sur Instagram à faire preuve d’« empowerment », c’est-à-dire de prendre le pouvoir sur soi afin que les femmes mobilisent les gens autour d’elles pour être soutenues. L’idée est vraiment de montrer qu’on mérite de recevoir du soutien. Il est important qu’on se donne ce droit, d’en prendre conscience et de se dire « là, je ne vais pas y arriver toute seule. J’ai un ou des enfants en bas âge. C’est trop difficile. Je mérite du soutien ». Et ce n’est pas un problème selon moi de le crier autour de soi, d’interpeller, les autres doivent voir tout ce que nous accomplissons chaque jour. Ce que m’a appris la maternité et la parentalité, c’est d’arrêter de faire semblant.

D’ailleurs, je ne parle pas vraiment d’aide mais plutôt de soutien. Parler d’aide voudrait dire qu’on est un peu défaillant, alors que ce n’est pas le cas. Pendant des siècles, les gens ont vécu en groupe, en tribu, en village, en communauté… Alors qu’aujourd’hui, on est complètement seul. Il est alors normal d’être fatigué. 

Je vais donc aussi encourager les femmes à prendre soin d’elles et mieux s’organiser. En effet, le mois d’Or implique aussi de bien se nourrir. On va donc partager des recettes de cuisine régénérantes qui vont permettre de se restaurer tout en ayant un effet sur notre bien-être et notre énergie.

Enfin, on a aussi créé « la bulle du post-partum ». Des femmes se rencontrent via Zoom, en petit groupe de 14 personnes maximum. Elles peuvent alors échanger entre elles. Bien sûr, chaque discussion est encadrée et guidée avec des thèmes prédéfinis : l’accouchement, la culpabilité, le maternage, l’éducation… Parler, partager et s’écouter fait beaucoup de bien. 

 

Selon vous, une future maman qui souhaite allaiter doit-elle préparer différemment ce fameux mois d’Or ? Que peut-elle faire ?

Il est intéressant de savoir que l’allaitement est un facteur de diminution de la dépression post-partum, qui touche quand même au moins 20% des jeunes mamans. 

L’allaitement rentre dans ce que la sage-femme Ingrid Bayot appelle « une boucle de gratification ». La capacité à nourrir son enfant va permettre à la femme d’élever son estime d’elle-même. L’amour propre pendant le post-partum est très important car il s’agit d’une période de transformation profonde dans laquelle on a perdu certains de nos repères. On est en plein tâtonnement, on apprend chaque jour. Et puisque l’on apprend, cela peut venir titiller l’estime de soi. Il y a alors tout une cohorte de pensées négatives et dévalorisantes qui peuvent surgir : « Je suis nulle. Je n’y arrive pas. Je ne suis pas faite pour avoir des enfants, pour allaiter… ». 

Or, un allaitement bien mis en place vient nourrir la bonne estime de soi-même sur le plan psychologique mais aussi sur le plan physiologique. En effet, le fait d’être au contact direct de ce petit être permet de sécréter de l’ocytocine. Le fait d’avoir son bébé proche de soi pendant l’allaitement est extrêmement bénéfique pour le bien-être global de la maman

Pour autant, certaines femmes peuvent tout à fait ne pas aimer l’allaitement et ne pas souhaiter proposer le sein. Dans ce cas, on peut se dire que le bébé est un « petit chauffage ». Même si on n’allaite pas, il est rassurant et apaisant de l’avoir souvent contre soi, si possible en peau-à-peau. Cela fait beaucoup de bien, au bébé comme à la maman. 

Enfin, ce n’est pas parce que l’allaitement est supposé être naturel qu’il est facile de le mettre en place. Dans le cadre de la préparation de son mois d’Or, on va recommander aux futures mamans de mobiliser les consultantes en lactation dès la grossesse, de rencontrer des personnes pour s’acculturer… L’allaitement est une réelle découverte et sans ces contacts, certaines femmes passent parfois à côté de leur allaitement. 

On conseille donc d’obtenir le numéro d’une consultante en lactation dès la grossesse.  En cas de doutes ou de questions, on peut alors rapidement prendre contact. 

 

En décembre et janvier, vous organisez deux très belles soirées dédiées à l’allaitement que vous co-animerez avec Ingrid Bayot. Pouvez-vous nous en parler ?

Ces deux soirées s’adressent à tous les publics : mamans, futures mamans, professionnels, passionnés d’allaitement…

Aujourd’hui, on entend beaucoup de choses au sujet de l’allaitement. Chacun a son avis sur la question. Ce qui est intéressant avec Ingrid Bayot c’est qu’elle a plus de 30 ans d’expérience en tant que sage-femme. Elle a écrit plusieurs livres et son approche est multi-dimensionnelle : elle s’intéresse à l’anthropologie, à l’histoire, à la biologie, à la psychologie… Elle en propose donc une synthèse, son regard sur l’allaitement est innovant, neuf et dégagé des idéologies. Ce point de vue est important pour construire sa propre idée de l’allaitement, savoir vraiment ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas. 

Pendant ces soirées, on va essayer de comprendre ce qui se passe et ce qui se joue chez le bébé comme chez la maman pendant les premiers jours. 

L’objectif est de venir informer sur l’allaitement. Pour mieux le comprendre mais aussi montrer une nouvelle approche : l’allaitement ce n’est pas seulement bon pour le bébé et la mère, ce peut aussi être un moyen d’observer le développement de son enfant, le voir s’éveiller à travers l’allaitement. 

Ce sujet est abordé par Ingrid Bayot dans la deuxième soirée. On verra que l’enfant a une relation au sein qui va évoluer.

 

Cette collaboration avec Ingrid Bayot est intéressante puisqu’elle parle de « quatrième trimestre de grossesse ». Dans quelles mesures votre approche est-elle complémentaire de la sienne ?

Ingrid explique de manière quasi biologique tout ce qui se passe pendant le quatrième trimestre. De notre côté, nous allons l’expliquer plus succinctement, d’un point de vue plus pratique puisqu’on va donner énormément de conseils en termes d’organisation.

Ingrid s’intéresse à tous les mécanismes biologiques. Comme évoqué précédemment, elle va parler de ces fameuses « boucles de gratification » : une maman qui se sent bien après son accouchement, qui se sent rassurée et aimée, va sécréter plus d’ocytocine. Cela pourra permettre à l’allaitement de mieux se mettre en place grâce à des mécanismes hormonaux. Si les débuts d’allaitement sont plus faciles, la maman aura un sentiment positif, une meilleure estime de soi, ce qui limitera le risque d’être démoralisée ou déprimée.

 

S’il ne devait y en avoir qu’un, quel serait votre meilleur conseil à l’attention des futures mamans qui se préparent à allaiter leur bébé à venir ?

Lire Le mois d’Or ! (sourire)

Mon meilleur conseil, c’est de communiquer ! C’est fondamental. Je pourrais dire « entourez-vous ! Organisez-vous ! » mais pour ça il faut se sentir bien avec les personnes qui nous entourent. A commencer par le conjoint. Il faut être sur la même longueur d’ondes parce que le couple aussi peut être fragilisé. 

Donc je conseillerais d’apprendre à bien communiquer, savoir ce qu’on veut et connaître ses besoins… C’est une expérience qui fera inévitablement grandir la maman, sur tous les plans.

 

Si vous disposiez d’une baguette magique, que changeriez-vous en France pour faire progresser les taux d’allaitement maternel ?

J’offrirais la visite d’une consultante en lactation à la maison à toutes les mamans qui souhaitent allaiter.

 

Un petit mot sur VanillaMilk ?

Je trouve que VanillaMilk est d’utilité publique. C’est le genre de plateforme qui mérite d’être connue voire subventionnée par l’Etat. 

J’encourage toutes les femmes et les couples à s’y rendre et à prendre contact avec des professionnels de l’allaitement, notamment avant l’accouchement.

Liens utiles

Site internet : lemoisdor.com

Compte Instagram : @lemoisdor 

Instagram VanillaMilk
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