Sélectionner une page

Venez découvrir la NOUVELLE VERSION de notre carte VanillaMilk !

Le diabète gestationnel, qu’est-ce que c’est ?

Avez-vous déjà entendu parler de diabète gestationnel et de l’alimentation à Indice Glycémique bas ? Ce sont les deux découvertes qu’a faites Stéphanie, la fondatrice de VanillaMilk, il y a peu de temps pendant sa troisième grossesse quand on lui annonce qu’il faut désormais limiter sa consommation de sucres.

« Suite à la demi-journée de sensibilisation sur le diabète gestationnel passée à la maternité, malgré une alimentation plutôt saine et mes efforts pour la rendre plus équilibrée, je n’arrivais pas à faire baisser mon taux de glycémie. J’ai alors fait de multiples recherches sur internet sans succès avant de découvrir par hasard le livre de Bérengère Philippon. Alors maman de deux grandes filles, j’avais besoin d’informations pratiques et de recettes ou menus pré-établis et faciles à réaliser pour m’inspirer et préparer des repas qui correspondent à toute la famille. J’ai trouvé ce livre génial. Il m’a énormément servi. »

C’est donc pour aider les futures mamans qui sont atteintes de diabète gestationnel que nous voulions proposer deux articles (ceux que Stéphanie aurait aimé lire dès le début) sur :

  • Article 1 – Le diabète gestationnel à proprement parler : De quoi s’agit-il ? Qui peut être concerné ? Enceinte, comment sait-on si l’on est diabétique ? Existe-t-il un lien avec l’allaitement maternel ?…
  • Article 2 – L’alimentation à Indice Glycémique bas avec des solutions pratiques et faciles à mettre en place pour bien vivre avec un diabète gestationnel, réduire sa consommation de sucre et mener une grossesse sereine et sans stress inutile.

Tout naturellement, nous avons pensé à Bérengère Philippon pour nous aider dans la rédaction de ces deux articles.

Bonjour Bérengère et merci de nous accorder cette interview.

Pour commencer, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour ! Je m’appelle Bérengère Philippon. J’ai 44 ans et je suis une maman de 2 enfants de 11 ans et de 16 ans. Chimiste de formation, je suis l’auteure de deux livres sur le thème de l’Indice Glycémique bas.

J’ai longtemps travaillé dans le marketing et la communication. Mais, à la base, ce n’était pas du tout ce que je voulais faire. Initialement, comme j’adorais la cuisine et tout ce qui touchait à la santé, je voulais devenir diététicienne. Malheureusement, comme à l’époque (il y a plus de 20 ans), les débouchés étaient assez minces, après le bac, j’ai suivi des études en chimie et biologie car cela me plaisait beaucoup aussi.

Plus tard, j’ai pu me spécialiser dans la chimie des arômes alimentaires et j’ai alors obtenu une maîtrise en chimie alimentaire. Mais ne trouvant pas de travail, j’ai bifurqué vers le marketing tout en continuant à cuisiner, à lire beaucoup sur la santé… J’adore vraiment ça et ma bibliothèque est remplie de bouquins sur ces sujets.

À l’aube de la quarantaine, je me suis dit que j’avais vraiment envie de travailler dans le monde culinaire et je me suis intéressée à l’alimentation moins sucrée et notamment à Index Glycémique bas. Je me suis passionnée pour le sujet, j’ai beaucoup lu. J’ai réalisé qu’il s’agissait d’un mode d’alimentation très naturel, très proche de celui de nos grands-parents. Avant, on mangeait moins sucré, des choses moins raffinées, faites maison, etc. J’ai alors transformé toutes mes anciennes recettes et je me suis investie à fond dans cette thématique. 

J’ai tellement adoré et j’ai eu tellement de bienfaits sur moi que j’ai voulu partager tout cela dans un, puis plusieurs livres.

Depuis le premier juillet, je me suis lancée en freelance. J’ai suivi une formation de coaching en nutrition l’année dernière. J’ai plein de petits projets comme accompagner des personnes dans le « mieux manger », donner des cours de cuisine, et bien-sûr continuer à écrire des livres !

Enceinte, vous avez été sujette à ce qu’on appelle du « diabète gestationnel ». De quoi s’agit-il exactement ? 

En effet, j’ai fait du diabète gestationnel lors de ma deuxième grossesse. En gros, voici ce que cela veut dire : 

À partir du troisième mois de grossesse et davantage à partir du sixième mois, les hormones du placenta peuvent, chez certaines futures mamans, perturber la sécrétion d’insuline, l’hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Celle-ci est alors sécrétée en moindre quantité ce qui fait augmenter le taux de sucre dans le sang

Dans le cadre d’une analyse (prescrite par le professionnel qui suit la maman durant sa grossesse), les résultats montrent alors que la glycémie (c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang) est trop importante : le bébé reçoit trop de sucre par le placenta. Il va alors aider sa maman en fabriquant lui-même davantage d’insuline pour compenser. 

Quand il y a trop de sucre, celui-ci est alors stocké sous forme de graisse. Souvent, on peut alors se retrouver avec un bébé plus gros. La maman risque aussi de stocker plus facilement. Sa prise de poids pourra alors être un peu plus importante, en tout cas quand le diabète n’est pas contrôlé.

Heureusement, dans la plupart des cas, le diabète gestationnel disparaît après l’accouchement car naturellement les hormones du placenta disparaissent. Mais il y a des mamans qui peuvent conserver ce diabète*, probablement car elles étaient pré-diabétiques avant la grossesse ou en tout cas presque diabétiques

*Je parle ici du diabète de type 2 et pas du diabète de type 1 qui est lui lié à une maladie auto-immune. 

Le diabète gestationnel touche-t-il de nombreuses futures mamans en France ?

Le diabète gestationnel touche à peu près 9% des femmes enceintes. C’est un chiffre qui augmente et on peut se demander pourquoi. 

  • Déjà, de manière générale, le diabète de type 2 touche de plus en plus de personnes dans le monde. Et souvent, il y a beaucoup de personnes qui sont pré-diabétiques ou diabétiques sans le savoir. Forcément, comme on effectue plus de contrôles et d’analyses sanguines dans le cadre d’une grossesse, c’est souvent à ce moment qu’on pourra détecter un diabète existant.
  • Ensuite, il y a aussi des facteurs génétiques. Si les parents sont atteints, on a plus de chances d’en avoir. 

Enfin, sans surprise, l’augmentation des taux de diabète s’explique aussi par notre mode d’alimentation actuel, très riche en glucides raffinés et par notre mode de vie de plus en plus sédentaire.

Qu’est-ce qui peut expliquer l’apparition d’un diabète gestationnel (notamment chez une maman qui a déjà eu des grossesses précédentes sans complication et/ou qui a une alimentation saine et peu sucrée) ?

Il y a plusieurs facteurs de risques :

  • Les futures mamans de plus de 35 ans ont plus de risques d’en avoir. Aujourd’hui, les femmes sont enceintes de plus en plus tard, ce qui peut aussi expliquer l’apparition d’un diabète gestationnel plus fréquent.
  • Les antécédents familiaux,
  • Les personnes en surpoids,
  • Un mode de vie trop sédentaire,
  • Et selon le Docteur Réginald Allouche, spécialisé dans la prévention du diabète de type 2, si la mère de la future maman avait fumé pendant sa grossesse, il y aurait alors plus de risques que la future maman fasse du diabète gestationnel.

Il y a des mamans qui ne comprennent pas pourquoi elles ont un diabète gestationnel alors qu’elles mangent finalement très peu de sucre. On le verra dans la suite de cet article mais ces personnes ne se rendent souvent pas compte que ce n’est pas uniquement dans le sucre des desserts qu’on trouve du sucre. Il faut aussi faire attention au salé et aux féculents. Certains sont à éviter et d’autres à privilégier. 

Comment savoir si l’on a un diabète gestationnel ? A quel moment de la grossesse un test est-il réalisé ? Pourquoi ce test n’est pas prescrit à toutes les futures mamans ?

Les symptômes du diabète gestationnel peuvent être les suivants :

  • une prise de poids un peu excessive, un peu trop rapide dès le début ou trop importante dès le sixième mois,
  • un bébé plus gros que la normale,
  • un liquide amniotique en plus grande quantité,
  • plus d’infections urinaires,
  • une augmentation de la tension artérielle

En prévention, quand la future maman présente un ou plusieurs facteurs de risque, un test de glycémie peut être prescrit par un professionnel de santé vers les 5 mois et demi de grossesse.

Comment se déroule un test de dépistage du diabète gestationnel ?

Pour ce test, il est nécessaire de se rendre dans un laboratoire et de prévoir au moins deux heures.

Une prise de sang est alors effectuée chez la future maman qui doit venir à jeun. Après avoir bu une solution très sucrée, deux nouvelles prises de sang sont effectuées, une heure puis deux heures plus tard pour à nouveau contrôler les taux de glycémie.

Les seuils de glycémie au-delà desquels un diabète gestationnel sera diagnostiqué sont les suivants : 0,92g/L à jeun ; 1,80g/L 1h après le repas ; 1,53g/L 2h après le repas.

Doit-on s’inquiéter quand on apprend que l’on a du diabète gestationnel ?

Une fois le diabète dépisté, il y a un vrai suivi médical pour la future maman qui devra contrôler sa glycémie jusqu’à l’accouchement. On se dit « mince, ma grossesse ne se déroule pas normalement » et forcément, c’est un peu stressant.

Mais, rassurez-vous, il ne faut pas trop s’inquiéter car il y a de nombreuses choses que l’on peut facilement mettre en place pour réussir à contrôler son taux de sucre. 

Un peu d’exercice, une bonne hydratation et la mise en place d’une alimentation adaptée peuvent aider à réguler la quantité de sucre dans le sang sans aucun traitement. Il faut dédramatiser et prendre de nouvelles habitudes alimentaires, meilleures et que l’on pourra conserver toute sa vie.

Surtout que le stress contribue à faire augmenter la glycémie, n’est-ce pas ?

Tout à fait.

Quand on stresse, le corps va sécréter du cortisol, une hormone qui va déclencher une arrivée rapide de sucre dans le sang. En effet, en cas de danger, le corps doit être en mesure de réagir rapidement. Comme par exemple courir quand on est face à un ennemi ou même se concentrer quand on a une tâche difficile. C’est une hormone qui n’est pas gênante quand elle est présente de temps en temps.

Par contre, dans le cas d’un stress chronique, le corps va sécréter du cortisol en permanence. Il va donc continuer à envoyer de plus en plus de sucre dans le sang et ainsi faire augmenter la glycémie.

Lorsqu’il n’est pas pris en charge, quels sont les risques ou complications possibles liés à un diabète gestationnel pour le bébé ? 

Pendant la grossesse, il n’y a pas vraiment de risques pour le bébé à part une prise de poids plus importante. 

A la naissance, on contrôlera sa glycémie car le bébé pourra notamment présenter une hypoglycémie (taux de sucre trop bas) qu’il faudra rapidement réguler*. On pourra alors le mettre dès que possible au sein et/ou en peau-à-peau contre sa maman.

Enfin, plus tard, l’enfant pourra potentiellement présenter un risque augmenté d’obésité ou de diabète au cours de sa vie. 

*En prévention, le professionnel de santé qui suit la maman pourra aussi par exemple lui suggérer de prélever du colostrum avant la naissance pour pouvoir en proposer au nouveau-né à sa naissance. (Parlez-en avec votre médecin ou sage-femme !)

Et pour la maman ?

Pendant la grossesse, la maman peut prendre davantage de poids si le diabète n’est pas contrôlé. De plus, la quantité de liquide amniotique et le poids du bébé étant potentiellement plus importants, le ventre de la maman peut être plus gros. Le premier risque concerne donc surtout d’éventuelles vergetures (rires).

Non, le vrai risque, c’est surtout au moment de l’accouchement. Si en effet le poids du bébé est trop important, l’accouchement peut être plus compliqué, voire provoqué avant le terme, surtout quand il s’agit d’un premier bébé.

 

Si une future maman a du diabète gestationnel, cela veut-il dire qu’elle sera forcément diabétique le reste de sa vie (ou susceptible de l’être un jour) ?

Comme je l’ai dit, dans la majorité des cas*, si l’on prend de nouvelles habitudes (notamment de vie en bougeant plus) et que l‘on met en place une meilleure alimentation, tout pourra se réguler.

Après l’accouchement, le diabète disparaît dans la plupart des cas. En revanche, il est tout de même bon de voir cela comme une alerte du corps qui met en lumière une sensibilité particulière au sucre. En effet, il ne faut pas oublier qu’on reste susceptible de développer un vrai diabète de type 2 quelques années après la grossesse. 

Idéalement, il faut donc essayer de conserver ces bonnes habitudes et garder une alimentation adaptée. En ce qui me concerne, c’est la démarche que j’ai eue.

Mais, il y a des gens qui y font moins attention et oublient vite. J’ai une amie qui a eu un diabète gestationnel qui a disparu après sa grossesse. Huit ans plus tard, elle a déclaré un vrai diabète car elle n’avait pas changé suffisamment son alimentation.

 *Malgré ces mesures, certaines futures mamans sont néanmoins contraintes de suivre un traitement par insuline.

De manière générale, comment une future maman atteinte de diabète gestationnel pourra-t-elle modifier son alimentation ?

Déjà, il faudra évidemment faire attention à tout ce qui est sucré comme les desserts en limitant les quantités de sucre, en essayant de se faire davantage plaisir avec des aliments salés pour que, après, une fois repu, on ait moins envie de gros desserts très sucrés.

Mais, on le sait moins, il faudra aussi faire attention au salé et notamment à tout ce qui est féculents et préparations à base de farine blanche. Les féculents comme les pâtes et le riz devront être bien choisis. Il y en a certains qui sont meilleurs que d’autres au niveau de la glycémie. Idem pour les farines. Il suffit de changer ces types de féculents et de farine pour rapidement constater des changements très bénéfiques.

Enfin, existe-t-il un lien entre diabète gestationnel et allaitement ?

Tout à fait. Et comme souvent avec l’allaitement, les bénéfices sont dose-dépendants. Si la maman le veut et le peut, plus longtemps elle allaitera, meilleurs seront les effets sur sa santé et celle de son bébé.

Déjà, selon plusieurs études, l’allaitement maternel est fortement recommandé aux mamans qui ont eu du diabète gestationnel pendant leur grossesse notamment en termes de prévention du diabète de type 2 les années suivant la naissance, pour la maman comme pour son enfant.

Statistiquement, si vous avez déjà allaité au moins trois mois, il y a moins de chance que vous ayez du diabète gestationnel lors d’une future grossesse. Là aussi, encore plus si vous avez allaité plus longtemps.

De plus, le fait d’allaiter consomme chez la maman davantage de calories et demande donc beaucoup d’énergie à son corps. Après la naissance, une maman qui allaite perd ainsi beaucoup plus vite son poids que si elle n’allaitait pas. Or, comme on l’a dit, on sait que le diabète est plus fréquent chez les personnes en surpoids. 

Autre lien : pour fabriquer du lait maternel (du lactose), une maman a besoin de glucose, donc de sucre. Forcément, comme elle va en utiliser plus, cela lui évitera d’en avoir trop. L’allaitement va ainsi naturellement l’aider à réguler son taux de glycémie.

En revanche, il ne faut pas que les mamans qui ne souhaitent pas allaiter ou qui rencontrent des difficultés se mettent la pression. L’allaitement aide à réguler le diabète après la grossesse et prévenir certains risques mais comme on l’a vu précédemment, il y a également d’autres moyens.

L’interviewée

Bérengère Philippon
Auteure des livres « Je réussis ma détox sucre »

berangere-philippon
Instagram VanillaMilk
Instagram VanillaMilk

Connaissez-vous VanillaMilk ?

Aujourd'hui, plus de 80 articles sont disponibles sur notre blog mais VanillaMilk, c'est avant tout une plateforme gratuite de mise en relation et d'information sur l'allaitement maternel qui propose aussi :

carte-vanillamilk

Un réseau bienveillant

Plus de 1 200 professionnels compétents, assos, lactariums... partout en France.

bienfaits-allaitement

Une liste des bienfaits

Pour le bébé, la maman, le quotidien... Un récap' complet pour un choix en conscience !

boutique allaitement maternel

Une boutique en ligne

L'essentiel de ce dont vous pourriez avoir besoin pour un allaitement facile et serein.

dico-allaitement

Un dico complet

Plus de 60 définitions simples des termes souvent compliqués de l'allaitement maternel.

...mais aussi d'autres contenus à retrouver sur nos comptes Instagram et Facebook !

Ces articles pourraient vous intéresser…