Podcast « Mon allaitement, tout simplement »
Episode n°3
Aurélie, allaiter à tout prix
Synopsis :
Une grossesse de rêve, un accouchement naturel... Tout démarre parfaitement pour l’arrivée du premier bébé d’Aurélie. Mais quand elle commence son allaitement, douleur, fatigue et difficultés du bébé à téter viennent compliquer son quotidien.
Malgré tout, la jeune maman persévère. Car pour elle, il n’y a qu’une seule façon de nourrir son bébé : Aurélie veut allaiter.
Déroulé de l'épisode :
00:00 - Introduction
01:56 – Se concentre sur l’accouchement et non sur l’allaitement qui lui paraît naturel
Mots clés : pas de préparation, allaitement naturel, entourage, antécédents
04:27 – Son accouchement et le séjour à la maternité
Mots clés : valise de maternité, péridurale, complicité, soutien du mari, trop d’informations
08:59 – Un allaitement douloureux mais heureux
Mots clés : douleurs, prise de poids, téterelles, bilan positif
13:15 – Reprise du travail
Mots clés : nounou, biberons, manque d’informations, pics de croissance, désir de grossesse
15:33 – Seconde grossesse et accouchement naturel
Mots clés : grossesse tardive, accouchement naturel, mise au sein
18:14 – Un second Allaitement beaucoup plus fluide
Mots clés : douleurs, coquillages d’allaitement, tétée à la demande, allaitement mixte, nounou
22:37 – Le jugement de l’entourage
Mots clés : soutien du conjoint, avis différents, allaitement long, complicité
23:36 – Les conseils d’Aurélie pour les futures mamans
Retranscription de l'épisode :
L'HISTOIRE D'AURÉLIE
Je m'appelle Aurélie, j'ai 39 ans et j'ai deux garçons qui ont 6 ans et 15 mois.
Lorsque je suis tombée enceinte de mon premier enfant, pour moi, le fait que ma grande sœur ait allaité et d’avoir grandi avec des copines de cultures diverses ont fait que que ça allait être naturel, c'était sûr, j'allaiterai.
Je ne me renseigne pas plus, pour moi c'était quelque chose qui était naturel et qui allait couler de source. C'est vrai que dans mon parcours familial, ma maman ayant eu un cancer du sein et sachant que ça démultiplie les chances pour moi d'en avoir un, c'était aussi un des éléments qui me faisait dire que j'allais allaiter et que j'allais allaiter au moins 6 mois.
« J'étais plus concentrée sur mon accouchement que sur l'allaitement, qui pour moi était une suite logique. »
Donc première grossesse à 33 ans, ça se passe hyper bien, j'ai eu une grossesse exemplaire. J'étais plus concentrée sur mon accouchement que sur l'allaitement, qui pour moi était une suite logique et du coup les renseignements que je pouvais chercher, c'était plus sur un accouchement naturel : comment essayer d'aller au bout sans péridurale ?
Quand je tombe enceinte, j'étais déjà un peu branchée au naturel mais après c'est aussi une histoire de famille, mes parents sont bouddhistes. Donc on prend les choses comme elles viennent et tout est simple et naturel. Et quand tu as une difficulté, la philosophie de la famille, grosso modo, c'est que tout est expérience. Donc ce qui est sûr, c'est que j'étais plus orientée vers le naturel, j'avais déjà choisi quand j'étais enceinte une gynécologue qui essaie de proposer à chaque femme un accouchement sera péridurale. Donc moi toutes les informations que je suis allée chercher étaient vraiment centrées sur l'accouchement. Et c'est vrai qu’après avec les sages-femmes, quand j'ai fait la préparation à l'accouchement, il a été abordé que l'on pouvait allaiter, qu’il y avait la tétée d'allaitement, mais en fait il n’y avait pas plus d'informations que ça.
En parallèle aussi pendant la grossesse j'ai voulu faire un accompagnement avec une autre sage-femme qui faisait de l'aptonomie. Donc vraiment, en fait, moi, tout s'est centré autour de ce bébé qui était déjà là et comment me mettre dans les meilleures conditions pour pouvoir accoucher naturellement. Mais c'est vrai que pour moi, l'allaitement c'était pas une question car je ne m'étais jamais dit que l'on pouvait rencontrer des difficultés dans un allaitement. Pour moi, ça coulait de source : on a des seins, c’est fait pour ça.
« Il n'y avait pas de plan B : est-ce qu'il faut prendre un biberon, où est-ce qu'il faut prendre du lait en poudre ? Non, c'était simple. »
Quand j'ai fait ma valise pour la maternité, étant donné que je comptais allaiter, la seule chose que j'ai prise et qui me paraissait logique, c'étaient les coussinets pour mettre dans mon soutien-gorge au cas où j'ai trop de lait. Parce que pour moi, tout allait bien se passer, donc il n'y avait pas de plan B : est-ce qu'il faut prendre un biberon, où est-ce qu'il faut prendre du lait en poudre ? Non, c'était simple.
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J'ai accouché de mon premier enfant après terme, je voulais accoucher sans péridurale. J'arrive à la clinique et comme j'étais après terme, on ne pouvait pas me faire de péridurale, même si je les ai suppliés, il fallait attendre le retour de mon bilan. Donc du coup, j'ai eu la chance quelque part, d'aller jusqu’à 10 avec mon conjoint. Donc oui, ça fait mal mais c'était pour quelque chose de positif qui allait arriver...on passe en mode un peu animal, du coup je n'ai eu la péridurale que lorsque j'étais dilatée à 10 et c'était hyper bien, c'était un moment hyper fort entre mon mari et moi.
« Ça a été un chamboulement parce que c'était mon premier enfant et que tu prends conscience à ce moment-là que tu deviens maman. »
L'accouchement s'est passé de façon très calme puisque comme j'avais eu la péridurale, j’ai eu le temps de dormir deux, trois heures et ensuite la gynécologue est arrivée, c'était le moment de pousser. Le travail s'est déroulé de façon groupée parce qu’il y avait effectivement plusieurs personnes autour de nous, mais bon ça s'est fait dans le calme. C'était simple. Mon bébé est né, on me l'a posé dessus, mais je pense qu'il était assez fatigué du coup, dans mes souvenirs il n'y a pas eu de tétée d'accueil. Ça a été un chamboulement parce que c'était mon premier enfant et que tu prends conscience à ce moment-là que tu deviens maman.
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La première tétée, je ne m'en souviens pas plus que ça. Donc vraiment je pense qu'elle n'a pas eu lieu en salle d'accouchement parce que mon bébé a été pris, nettoyé etc... et puis il s'est endormi. Et je pense que cette première tétée a eu lieu qu’en chambre mais je ne me rappelle pas bien, c'est très lointain.
« J'étais assez sereine, je me disais que quand on allait rentrer à la maison on était deux et on allait gérer. »
La suite, oui je m'en rappelle que la mise au sein était pas forcément évidente mais par contre j'avais l’aide de mon conjoint et du coup ça marchait plutôt bien, on était une bonne équipe encore. J'avais pas d'inquiétude par rapport à la suite, j'étais assez sereine, je me disais que quand on allait rentrer à la maison on était deux et on allait gérer.
Si jamais tu n’es pas super bien installée et que tu commences à allaiter, ton conjoint est là pour réinstaller des coussins autour de toi s'il y a besoin pour que tu sois vraiment en position de détente pour allaiter. Et puis quand c'est difficile, quand ça fait mal, quand on est fatiguée ou quand ton bébé te réveille la nuit et va te demander d'allaiter toutes les deux heures les premières semaines et que ça peut être fatigant, moi mon conjoint se réveillait, me tenait la main et se montrait présent et investi dans cette mission que je m'étais donné d’allaiter mon enfant.
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Quand on est en clinique, il y a déjà différents types de personnel, il y a des puéricultrices, des infirmières, des sages-femmes. Tout le monde vient nous voir pour savoir si on se porte bien. Ces personnes n'ont pas forcément le même âge, elles n'ont pas forcément été à la même école et ne donnent pas forcément les mêmes conseils. Donc c'est vrai qu’au niveau conseil en allaitement, une fois que l'on a accouché, on nous donne beaucoup d'informations et il est difficile de tout intégrer, en tant que maman novice... Tu ne sais pas s’il faut écouter celle qui vient de passer où finalement s'il faut écouter la suivante et s'il y a une meilleure solution avec la troisième. Ce n'est pas optimal.
« Il est difficile de faire le tri entre le conseil qui vient de ta famille, qui est là à titre personnel et ce que l'on va te dire sur le plan médical. »
J'ai été en mode “c'est parti !”, on allaite, etc... on a sa montée de lait. C'est vrai qu’il y a eu du personnel médical qui m'a conseillé de respecter les trois heures d'attente entre chaque tétée. Donc moi j'avais un bébé qui du coup avait probablement plus faim et le fait d'attendre trois heures, il pleurait... et au lieu de le remettre au sein parce que l'on m'avait dit qu'il fallait attendre ces trois heures et bien j'avais pas le bon réflexe en fait, je lui donnais une sucette. Donc je lui ai désappris à téter parce que comme on nous donne des conseils qui ne sont pas forcément justes (alors après, peut-être que pour d'autres ça fonctionne, mais pour moi ça ne fonctionnait pas) du coup j'étais avec un bébé qui pleurait quand même assez régulièrement. Alors que ma sœur, qui elle, avait allaité (elle a eu 2 enfants bien avant moi), me disait “non non, dès qu'il pleure c'est qu'il a faim. Tu le mets au sein, c'est allaitement à la demande”.
Mais il est difficile de faire le tri entre le conseil qui vient de ta famille, qui est là à titre personnel et ce que l'on va te dire sur le plan médical, pour que ton enfant pousse bien quelque part ; on écoute peut-être plus la sphère médicale que la sphère familiale. À tort.
Alors moi, j’ai des bouts de seins hyper fragiles, donc j'ai eu très rapidement des crevasses. J'avais de la crème pour en mettre sur mes seins, je savais qu'il fallait laisser sécher etc... Mais c'est vrai qu'en fait j'ai pas eu de chance pour mon premier allaitement. J'ai allaité 6 mois dans la souffrance : trois mois durant lesquels j'avais vraiment très mal, et trois mois où j'avais toujours mal, mais c'était tellement “moins douloureux” que c'était comme si je n'avais plus mal.
« J'ai eu beaucoup de chance parce que cette dame était formée en allaitement... »
Concernant l'allaitement, quand je suis rentrée à la maison, je pense qu'il y a deux semaines ou à chaque tétée mon enfant me faisait des crevasses. J'avais beau soigner, j'avais beau mettre de la crème, ça revenait mais je me disais que ça devait être comme ça, que c'était normal, qu'il fallait que ça se mette en place, qu'il fallait peut-être trois semaines... je pense que c'est aussi quelque chose que ma sœur me disait, que ça pouvait être douloureux pendant trois semaines et qu'ensuite ça irait beaucoup mieux. Du coup, je ne me posais pas trop de questions et par contre comme je suis plutôt têtue, c'est vrai que si mon conjoint me disait “mais si vraiment tu as mal, je peux aller acheter des bibis à la pharmacie”, je lui disais “non, je ne veux pas, je veux allaiter donc tu oublies tes bibis et on y va, on continue”.
Au bout de deux semaines, il y a un rendez-vous qui a lieu pour l'enfant, pour la pesée. On retourne voir la sage femme avec qui on a fait la préparation à l'accouchement. Au bout de deux semaines, mon bébé n'avait pas pris de poids et ça faisait quelques jours qu'il n'avait pas fait caca, parce qu'en fait, il ne mangeait pas assez, mais cette dame me disait que ce n'est pas grave.
Comme j'avais été suivie en parallèle via l’haptonomie par une autre sage-femme libérale, j'ai recontacté cette sage femme là qui m'a dit “il n'a pas grossi, ça ne va pas du tout ! Tu prends ta voiture, tu mets ton bébé dans la voiture et tu viens chez moi. Et on va régler le problème”. J'ai eu beaucoup de chance parce que cette dame était formée en allaitement, donc c'était une sage-femme classique qui travaille à hôpital jusqu’à présent, qui était une partie de son temps en libéral et qui s'était formée à l'haptonomie et à l'allaitement. Du coup, elle a pu me donner de vrais bons conseils. C’est quelqu’un chez qui je suis allée, qui m'a gardé une heure et a regardé comment j’allaitais mon enfant, comment mon enfant prenait mon sein, afin de voir s’il arrivait à se nourrir. Et en fait, avant la fin de la séance, un quart d'heure avant que ça se termine, elle m'a proposé d' essayer d'allaiter avec des téterelles. Et pour la première fois, j'ai vu mon enfant vraiment boire à grandes à grandes gorgées, goulûment !
Cette personne-là, je suis retournée la voir plusieurs fois pour suivre le poids de mon bébé puisque la sage-femme avec qui j'avais fait le suivi finalement ne s'est pas inquiétée pour mon bébé donc je l'ai rencardé à la dernière place et je ne suis plus retournée la voir. Je suis toujours allée voir la même personne qui était cette femme formée en allaitement.
« Avec les téterelles, mon allaitement s'est quand même simplifié parce que j'avais le plaisir de voir mon enfant manger. »
Donc les téterelles m’ont sauvée puisque ça a sauvé mon allaitement. Finalement, j'ai allaité mon premier bébé pendant six mois. Donc les deux premières semaines chaotiques passées, je suis allée voir cette dame et elle m’a proposé les téterelles, j'ai allaité mon enfant jusqu'à la fin comme ça. J'ai perdu le côté ”je n'ai rien à faire, je me lave et je suis prête à l'emploi pour allaiter mon enfant” mais c'était juste un petit truc à faire en plus comme il faut mes bouts de sein pour pouvoir les repositionner la fois d'après pour la prochaine tétée. Mais j'étais tellement contente de voir mon bébé manger réellement et prendre beaucoup de poids très rapidement aussi, et du coup combler son retard, c'était super !
Avec les téterelles, mon allaitement s'est quand même simplifié parce que j'avais le plaisir de voir mon enfant manger. Par contre j'ai eu d'autres petit soucis, mon fils a eu du muguet, c'est une petite bactérie qui se positionne dans la bouche et qui du coup, quand on le met au sein va nous transmettre cette petite infection et ça fait des sensations de brûlure qui irradient le sein, qui partent du bout du sein et qui remontent dans tout le sein. Mais c'est vrai que le plaisir de le voir manger a toujours été supérieur aux douleurs. Vraiment ce premier allaitement a été quand même plutôt plus douloureux qu'agréable, mais j'en ai retiré beaucoup de plaisir à nourrir mon enfant moi-même.
« Je me suis dit “Oui, elle doit avoir raison. S'il pleure une heure après que je sois partie, je vais commencer à mettre les biberons.” »
Ce premier allaitement a duré cinq mois et demi, six mois et j'avais déjà repris le travail. Donc mon fils était chez la nounou et une fois de plus, par manque d'informations, je ne savais pas qu’il y avait un pic de croissance. Donc il y a plusieurs jours où je le dépose chez la nounou et elle me dit “mais en fait au bout d'une heure Aurélie il a faim, il ne fait que pleurer”. Effectivement il avait faim parce qu'il était sur son pic de croissance et donc j’aurai dû peut-être passer trois jours à la maison 100 % avec lui pour que l'on passe ce cap ensemble. Mais je ne le savais pas à l'époque, donc je me suis dit “oui, elle doit avoir raison. S'il pleure une heure après que je sois partie, je vais commencer à mettre les biberons”. Après j'étais quand même assez à l'aise avec cette décision parce que de toute façon, dans mon premier allaitement, pour moi, il y avait une impossibilité de continuer à allaiter mon fils ayant des dents et il a eu des dents assez tôt donc c'était pas difficile de faire le choix de commencer à passer au biberon à 100%.
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Je me suis toujours dit que si j'avais la chance d'avoir un deuxième enfant, je lui donnerais au minimum la même chose que ce que j'avais fait pour le premier, à savoir 6 mois d'allaitement. Après c'est vrai que je me disais que si avec l'expérience, l’allaitement se passe de façon plus facile, pourquoi pas durer un peu plus longtemps, mais au minimum les six mois.
Donc j’ai eu la chance d’avoir un deuxième enfant, qui a mis un petit peu de temps à venir. Le deuxième, entre le moment où j'ai arrêté le mode de contraception et le moment où ce bébé là est arrivé, il a dû se passer presque deux ans. J'avais fait des bilans, etc... donc je savais que j’avais pas un corps qui ne fonctionnait pas aussi bien que ce qu'il devrait à mon âge.
Quand j'ai su que j'étais enceinte, c'était vraiment un super cadeau parce que je m'étais fait à l'idée pendant toute cette cette attente et finalement je pense que c'est pour ça qu'il est venu. Que s’il n'y avait pas de deuxième bébé qui vienne ou que ça prenne beaucoup de temps mais il fallait juste l'accepter, que j'avais déjà la chance d'avoir été maman, donc oui c'était un super cadeau ce deuxième bébé !
« Comme je savais que c'était mon deuxième et dernier enfant, j'ai profité de chaque moment. »
Donc pour le deuxième bébé, je suis tombée enceinte, je devais avoir 38 ans. Alors la grossesse, comme j'avais 38 ans, était peut-être un peu plus fatigante. Mais comme je savais que c'était mon deuxième et dernier enfant, j'ai profité de chaque moment. J'ai vraiment essayé de me dire “wahou tu as de beaux cheveux, wahou t'as une belle peau, wahou tu as un beau bidou”. Et après c'est vrai que j'ai eu peut-être plus de petits désagréments comme un peu plus de gonflements au niveau des pieds le soir, au niveau des mains, j'avais dû enlever toutes mes bagues, tout ça, mais c'est une chance en fait de pouvoir revivre une deuxième grossesse.
Après il y a peut être des femmes qui n'aiment pas être enceinte et qui préfèrent la phase d'après. Mais moi j'aime beaucoup être enceinte et même s'il y avait des petits désagréments j’ai essayé d'en profiter au maximum.
Alors mon deuxième accouchement, comme je savais qu'on était capable d'aller jusqu'au dilatement à 10 avec mon mari, je me disais que là on avait toutes nos chances de pouvoir accoucher sans péridurale.
J'avais accouché après terme du premier, je ne voulais pas accoucher après terme du deuxième parce que j'avais aussi plus le même âge donc pour le bébé, pour sa santé, etc. Donc c'est un deuxième accouchement qui a été déclenché grâce à l'acupuncteur, quand je suis allée voir l'acupuncteur je lui ai dit “on n'est pas pressés, il est prévu pour dans une semaine, donc s’il sort dans une semaine tout va bien”. Et puis finalement la séance a fait effet le jour même, donc le soir j'ai fissuré la poche des eaux et j'ai dû aller à la clinique. Pour le second accouchement. j'ai géré mes douleurs assez rapidement. Je pense que j'ai dû arriver à la clinique à 9h30, à 11h30, ça commençait à être un peu douloureux. À 13h30, ça piquait les contractions, donc j'ai appelé la sage femme pour qu'elle vérifie, je lui dis “mais là vous vérifiez, si je suis bien dilatée, fantastique, on continue. Et si je ne suis pas bien dilatée à ce moment là vu que ça commence à faire très mal, on envisagera une péridurale.” Et finalement j'étais déjà à 6. Donc on est descendues pour accoucher en salle d'accouchement.
Comme je n'ai pas eu de péridurale, c'était un moment qui nous ramène à notre animalité. C'était très intense, c'était plein d'émotions. J'ai dû accoucher vers 1h30 ou 2h30 du matin, ça été très rapide et là du coup au niveau de l'accouchement et de mon choix d'accoucher sans péridurale, je me suis sentie quand même accompagnée par tout ce personnel médical qui était autour de moi.
Et ce deuxième bébé, quand il est arrivé, était hyper réveillé, il a pu être mis au sein directement et a eu la première tétée d'accueil, comme on l'appelle. La mise au sein s'est passée très bien, c'était un bébé qui ouvrait bien la bouche, qui savait téter d'emblée.
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Pour ce second accouchement et ce futur second allaitement, j'avais pas prévu beaucoup plus de choses que mes coussinets de la première fois et juste la crème parce que je savais que mes seins étaient potentiellement fragiles et que je pouvais rapidement avoir des crevasses.
J'ai fait une tétée d'accueil qui a été assez longue, donc mon bébé a été mis au sein pendant une heure au sein droit, une heure au sein gauche et suite à cette tétée d'accueil, j'avais déjà des débuts de crevasses.
« Grâce à ces coquillages, j'ai eu quelques petits inconforts pendant 3 semaines et ensuite ça a été réglé ! »
Cette fois-ci, je suis tombée sur une puéricultrice qui, quand elle l’a constaté, m’a remontée en chambre, a regardé dans quel état était ma poitrine et m'a dit “Ah oui, vous êtes déjà rouge et un peu à vif”, donc elle m'a conseillé d'aller acheter des coquillages d'allaitement pour protéger mes seins. En plus de mettre la crème, on positionne ces coquillages sur les bouts de seins et ça permet de protéger et d'aider à ce que le sein guérisse plus vite. Cet outil est assez magique parce que versus un premier allaitement où j'ai eu mal quasi la totalité de mon allaitement, à savoir 6 mois... Grâce à ces coquillages, j'ai eu quelques petits inconforts pendant 3 semaines et ensuite ça a été réglé !
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C'est un bébé qui me sollicitait beaucoup cette fois, sur ce deuxième allaitement, je ne me suis pas posé la question c'était tétée à la demande : dès que mon enfant pleurait, je le mettais en au sein pour qu’il s'apaise.
C'est un bébé qui mangeait très régulièrement mais ça se passait très bien et ce n'était pas très contraignant parce que c'est un bébé qui se nourrissait en sept minutes. Du coup je ne connais pas le fait de devoir rester assise sur le canapé, de faire un premier sein et de rester une demie heure et puis après “hop” de solliciter l’enfant pour le passer au deuxième sein, qu’il tète encore un peu plus longtemps. Avec ce deuxième bébé, ça a été réglé très rapidement !
Donc je m'étais fixé de donner au moins la même chose à ce deuxième bébé, à savoir de l’allaiter pendant six mois. J'ai fait six mois et j'ai même fait plus puisqu'aujourd'hui il a 15 mois et je l'allaite encore.
Et c'est aussi, je pense, grâce au fait que je devais reprendre le travail mais je ne l'ai pas repris parce que je n'avais plus de poste. Et j'ai eu la chance de bénéficier d'une rupture de contrat donc je suis restée un petit peu plus longtemps à la maison : je suis restée huit mois avec mon enfant avant de reprendre une activité.
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Pour ce deuxième allaitement, j'ai eu la chance de rester à la maison avec mon bébé plus longtemps et je l'ai allaité à 100% les six premiers mois. Ensuite on a fait la diversification comme pour n'importe quel enfant. Donc quand il est arrivé le moment au huitième mois de le mettre chez la nounou c'était un enfant qui s'alimentait. Ca a été hyper facile de mettre tout ça en place puisque j'avais : tétée du matin, tétée du soir et la nuit (parce que c'est un enfant qui me sollicite encore beaucoup). Mais la journée, il mangeait son petit légume ou sa petite viande… enfin ça s'est mis en place de façon très facile .
Et après je pense que les enfants sont très intelligents donc lui savait “quand je suis avec nounou, il n'y a pas de sein et quand maman arrive, je peux avoir du lait !”.
« À ce moment-là, quand je rentre à la maison et que mon bébé me sollicite pour que je lui donne à manger, c'est que de l'amour, il n'a d'yeux que pour moi ! »
Quand je rentre du travail le soir, il se jette sur moi, il tire sur mon t-shirt… c’est son heure ! Et si c'est mon mari qui le garde, quand je rentre à la maison, il est vraiment très demandeur. Quand il est chez la nounou, il sait que je ne vais pas lui donner directement : que je le prends, je lui mets sa veste, on part assez rapidement, on fait notre petit trajet en voiture et dès que l'on arrive, il aura son moment à lui. À ce moment-là, quand je rentre à la maison et que mon bébé me sollicite pour que je lui donne à manger, c'est que de l'amour, il n'a d'yeux que pour moi !
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Mon conjoint est d'origine africaine, donc il a grandi jusqu’à ses 10 ans dans une autre culture. Pour lui c'est naturel, il n’y a pas de souci à partir du moment où ça me convient, il est solidaire de cette décision.
« Si tu n'allaites pas, tu es jugée parce que tu n'allaites pas. Si tu allaites c'est bien, mais si tu allaites plus de 3 mois, “ouh ! Tu vas allaiter longtemps ?” »
Et l'entourage a toujours son mot à dire. L’allaitement c'est vraiment pas quelque chose qui est démocratisé en France, donc si tu n'allaites pas, tu es jugée parce que tu n'allaites pas. Si tu allaites c'est bien, mais si tu allaites plus de 3 mois, “ouh ! Tu vas allaiter longtemps ?”...
Et alors moi, allaiter mon enfant qui a 15 mois, je pense que c'est mal perçu. Alors que pour autant, c'est quelque chose qui a lieu que dans le cocon familial puisque finalement, un enfant plus il grandit, plus l'allaitement va se réduire potentiellement à une tétée d'endormissement, une tétée câlin… Une petite tétée câlin le soir, une petite tétée calin le matin, avec la maman et voilà, ce sont des moments privilégiés malgré tout, car ce sont des moments où on est en pause, on ne peut rien faire. On est juste lui et moi.
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Pour une maman qui souhaite allaiter, c'est vrai que ça peut être pas mal de trouver quelqu'un qui a une formation en allaitement avant d'accoucher ou de choisir une sage-femme qui est formée en allaitement, quand on fait son accompagnement pour l'accouchement. Parce que ça veut dire qu'on aura déjà créé un lien et lorsque l’on va se retrouver en situation à la maison, les premiers jours, les premières semaines, si on rencontre quelques difficultés, on est déjà en confiance avec cette personne. Du coup cette personne peut nous aider à ce que la mise en route se passe de façon plus simple et que ce soit plus naturel pour nous.
« C'est une décision personnelle. Il n’y a que nous qui pouvons décider. »
Pour un premier accouchement, pour un premier bébé en premier allaitement, je pense que c'est difficile de faire le tri en tant que maman parce qu'il y a tellement de gens qui vont nous donner des informations. Donc c'est vrai qu’une fois de plus, si on a cette personne-là à la base avec qui on a fait une préparation à l'accouchement, qui sait qu'on souhaite allaiter et qui est prête à nous accompagner… ça va peut-être nous permettre de nous référer plus à cette personne, plutôt qu’à tous les avis que l'on peut nous donner quand on est à la clinique ou tous les docteurs que l'on peut croiser, etc...
Il y a les conseils pour celles qui veulent allaiter et après il y a celles qui sont peut être indécises ou ne souhaitent pas allaiter. C'est une décision personnelle. Il n’y a que nous qui pouvons décider.
Pour quelqu'un qui ne souhaite pas allaiter, il faut vraiment juste faire ce qu'on a envie pour soi, parce qu'en terme de logistique, en terme de reprise de travail, logistique maison.. qui se lève la nuit ? Est-ce que l'on a envie de partager ou pas avec le conjoint ? Je comprends aussi tout à fait les personnes à qui ça ne parle pas et pour qui le fait de pouvoir donner un biberon à l'enfant permet de partager une tâche et un plaisir, de pouvoir nourrir l'enfant à deux. Donc il faut vraiment se sentir libre. Il n'y a pas de pression sociale, il faut faire ce qui nous convient à nous en tant que femme et à nous dans notre couple.
CONCLUSION
Avec Aurélie, nous avons découvert combien la détermination et l’instinct d’une maman peuvent faire la différence. Par son expérience, elle nous montre également l’importance d’être correctement informée, bien accompagnée et surtout soutenue par son conjoint dans ces moments de vie nouveaux avec son bébé.
Dans le prochain épisode, c’est Johanna qui partagera avec nous sa découverte de la maternité et de l’allaitement.
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« Mon allaitement tout simplement » est une série de podcasts de VanillaMilk produite par Fleur Chrétien.
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Mots-clés : placenta prævia, accouchement naturel, césarienne, place du papa, reprise du travail, hospitalisation, relactation, coquillages d'allaitement
Episode 2 - Laura, "Je ne souhaitais pas allaiter..."
Mots-clés : grossesse alitée, tétée d'accueil, bracelet d'allaitement, césarienne, montée de lait, choix assumé, soutien du conjoint, discours contradictoires
Episode 4 - Johanna, apprendre à allaiter avec l'expérience
Mots-clés : néonatologie, DAL, bouts de sein, accouchement déclenché, babyblues, consultante en lactation, frein de langue, hypertension
Episode 5 - Myrèse, mon l'allaitement dans les années 50
Mots-clés : aménorrhée, nausées, accouchement à domicile, pompiers, soutien du papa, lâcher-prise, naturel, pas de pression
Episode 6 - Cynthia, le bonheur d'un allaitement réussi (après un premier échec)
Mots-clés : manque de soutien, manque de préparation, professionnel soignant, association, fatigue, allaitement exclusif, allaitement mixte, reprise du travail