Podcast « Mon allaitement, tout simplement »
Episode n°4
Johanna, apprendre à allaiter avec l'expérience
Synopsis :
À 28 ans, Johanna est maman de 2 enfants : Tom, 3 ans et demi, et Léo, 4 mois.
Pour elle, l’allaitement n’a jamais rimé avec facilité. Son fils, Tom, hospitalisé juste après la naissance, aura en effet besoin d’être nourri au biberon en complément de l’allaitement. S’ensuivent des problèmes de prise de poids qui feront de cette expérience un moment très éprouvant pour la maman.
Pourtant, à la naissance de son deuxième enfant, Johanna ne perd pas courage et décide d’allaiter.
Déroulé de l'épisode :
00:00 - Introduction
02:13 – Des questionnements sur l’allaitement
Mots clés : réunion de préparation, théorie
04:47 – Préparation de la valise
Mots clés : accessoires, drôle
05:33 – Son premier accouchement
Mots clés : gynécologue, maternité, accouchement déclenché, cordon autour du cou
06:50 – Un début d’allaitement délicat
Mots clés : tétée d’accueil, douleurs, hypoglycémie, séparation, néonatologie, hypertension, fièvre, lait artificiel, allaitement compliqué
10:42 – Hospitalisation et discours sur l’allaitement
Mots clés : compléments, biberons, bouts de sein, questionnement
13:11 – Retour à la maison un peu « folklo » !
Mots clés : biberons, babyblues
17:24 – En avant pour un second enfant !
Mots clés : préparation, entourage, accouchement naturel, réunion d’information
19:26 – Son second accouchement
Mots clés : déclenchement, péridurale tardive
20:43 – L'allaitement de son second bébé
Mots clés : tétée de bienvenue, perte de poids, sonde, DAL, consultante en lactation
24:10 – Le retour à la maison
Mots clés : ostéopathe, frein de langue, succion, DAL
30:33 – Les conseils de Johanna pour les futures mamans
Retranscription de l'épisode :
L'HISTOIRE DE JOHANNA
Je m’appelle Johanna. J'ai 28 ans, je suis chargée de communication et j'ai deux enfants : Tom, qui a 3 ans et demi et Léo qui a 4 mois.
Je ne pensais pas du tout à l'allaitement avant d'être enceinte, parce que dans mon entourage, j'avais personne qui avait d'enfant. Donc c'était quelque chose qui ne me venait même pas à l'esprit et moi dans ma famille il n'y a pas eu d'allaitement donc ça me semblait logique de voir des enfants au biberon.
« Je me renseigne un peu sur internet et je me dis “c'est la continuité naturelle des choses”. »
Quand je suis enceinte de mon premier, c'est le gynécologue qui me demande si je veux allaiter ou pas. Et je reste un peu bête parce que c'était une question qui ne m'avait pas du tout traversé l'esprit. Après, je me renseigne un peu sur internet et je me dis “c'est la continuité naturelle des choses” : je fais très attention à consommer bio, à faire attention à mon empreinte écologique, des choses comme ça. Donc je me dis que l'allaitement, c'est ce qui semble être la continuité logique de ma façon de consommer. On en parle un petit peu pendant les cours de préparation à l'accouchement donc j'en profite pour essayer d'avoir des informations et la maternité dans laquelle j’accouchais faisait des réunions d'allaitement, donc je suis allée participer à une réunion d'allaitement pour essayer d’en savoir un peu plus, ce que c'était parce que je ne m'y connaissais pas du tout. Et je pensais naïvement que c'était simple en fait, qu'on avait un bébé, qu'on le mettait au sein, qu’il se nourrissait, que “voilà c'était fait !”.
« Je me suis rendue compte que c'était beaucoup de théorique, et en pratique ce n'est pas forcément ce qui m'a aidé. »
Alors cette réunion à la maternité c'était particulier, c'était très théorique, il y avait beaucoup, beaucoup d'informations. J'avais tout noté parce que c'était trop pour moi, c'était trop d'informations et trop de choses qui ne me parlaient pas finalement. Et je me suis rendue compte que c'était beaucoup de théorique, et en pratique ce n'est pas forcément ce qui m'a aidé. Je connaissais tout le théorique, les positions... ça prenait en compte que les problèmes “habituels”, style crevasse, mauvaise position, engorgement, mais pas les choses que l'on peut rencontrer qui sont plus compliquées de type un bébé qui ne sait pas bien téter, un bébé qui ne prend pas de poids ou des choses comme ça.
En fait, après, pendant les cours de préparation, j'ai eu à peu près le même type d'information et je pensais que du coup c'était les informations qui suffisaient, que j'avais fait le tour de la question et de toute façon on ne m'avait pas dit où est-ce que je pouvais me renseigner. Donc je ne savais pas où aller chercher d'autres informations et je pensais vraiment que ça me suffisait, et que donc j'avais toutes les cartes en main pour réussir et que ça n’avait pas l'air si compliqué que ça finalement.
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Dans la valise de maternité, je n'avais pas pris de biberon ni de lait en poudre ou quoi que ce soit parce que de toute façon c'était fourni par la maternité. Mais j'en avais déjà prévu à la maison parce que justement je n'étais pas sûre de l'allaitement, je ne savais pas trop ce que ça allait donner.
« Quand je les avais achetés, je ne savais même pas à quoi ça servait. J'étais restée très bête devant tout ce matériel qui m'était totalement inconnu. »
Et dans la valise de maternité, j'ai pris le matériel qui avait été demandé par la maternité, donc de mémoire c'était des coussinets pour les fuites de lait, de la crème anti crevasses, des coquilles pour recueillir le lait... Il me semble que c'est tout. Je me rappelle quand je les avais achetés, je ne savais même pas à quoi ça servait. J'étais restée très bête devant tout ce matériel qui m'était totalement inconnu.
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En fait, je vais chez mon gynéco pour le rendez-vous du 9eme mois et par hasard, ce jour-là, mon mari pour une fois est avec moi et le gynéco me dit “mais vous n'avez plus de liquide”. Donc je reste bête et il me dit “mais en fait vous ne rentrez pas chez vous, vous êtes en train d'accoucher. Votre col est ouvert, vous avez des contractions”. Moi c'est vrai que je me sentais fatiguée, je sentais que ça tirait dans le ventre, mais comme ça faisait pas mal, je me disais que c'était normal. Et donc il me dit “non mais là on vous garde en observation cette nuit. Soit ça part naturellement cette nuit, soit on vous déclenche demain matin”.
Donc le lendemain matin, je suis déclenchée. Mon fils supportait un petit peu mal les contractions, son coeur ralentissait, il avait le cordon autour du cou, il a eu du mal à sortir. Donc j'avais beaucoup de monde avec moi dans la salle parce qu'il pensait soit que j'allais partir en césarienne d'urgence parce qu'il allait rester coincé, soit qu’il allait avoir des soucis respiratoires à la naissance, donc il y avait toute une équipe de personnes en blouse blanche qui attendait que le bébé sorte et puis au final, il sort. Il sort, voilà sans problème. Le déclenchement d'un accouchement, c'est pas ce qui est le plus sympa, mais j'en garde un très bon souvenir. Il est sorti, il était là.
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Donc quand il sort, je sens que c'est un peu l'urgence au niveau médical, parce qu’ils veulent lui couper vite le cordon. Ils me le posent très rapidement puis ils le prennent pour aller le faire respirer, s'assurer qu'il respire correctement. Donc ils en profitent en fait pour le mesurer, le peser, etc. Ils me le remettent sur moi et je peux lui faire la tétée d'accueil. Et là, je tombe. Je crois que c'était une auxiliaire de puériculture qui m'aide en fait à faire la première tétée d'accueil. Et je me rappelle que c'était très désagréable parce qu'elle me prenait le sein, elle me le pinçait pour essayer de lui mettre dans la bouche. C'est la première fois du coup, le premier contact avec l’allaitement et moi je me suis dit “ouf, c'est pas agréable, ça fait mal, c'est pas du tout ce qu'on m'a vendu”. Il commence à téter et c'est ma découverte de l'allaitement, je n'avais jamais vu avant un bébé téter.
« Moi, toute jeune maman qui n'y connaît rien, je me dis que les médecins font forcément de meilleurs jugements que moi. »
Lors des analyses, qui sont faites à la naissance, on s'aperçoit que son niveau de glycémie au cordon est assez bas. Il n'était pas en dessous de ce qu'il fallait, mais il était assez bas donc le pédiatre nous dit qu'il repasserait vérifier en chambre. Donc on fait les deux heures en salle de naissance, puis on remonte en chambre. Le pédiatre passe et là en fait il fait une analyse et il se rend compte qu'il est en hypoglycémie. Donc à ce moment-là, il me disent “vous ne pouvez pas le garder, il faut qu'on descende en néonat’ avec. Mais vous avez eu la péridurale, vous venez d'accoucher, vous êtes fatiguée, restez en chambre, on prend votre bébé de toute façon il n'y a plus de place en unité kangourou”. L'unité kangourou, c'est là où les mamans peuvent être avec leur bébé. Moi, toute jeune maman qui n'y connaît rien, je me dis que les médecins font forcément de meilleurs jugements que moi et donc je les laisse prendre mon bébé et moi je reste toute seule dans ma chambre.
En fait, c'est très étonnant parce que j'ai très peu de souvenirs de ce moment-là, comme si mon cerveau avait voulu couper. Je crois que c'est mon mari, en fait, qui était parti avec en “néonat”, moi je ne sais pas ce qui se passe. Mais c'est vrai qu'en fait je suis très fatiguée de cet accouchement parce qu'en plus je réagis un peu mal à la péridurale. Je fais de l'hypertension, je fais de la fièvre, je suis très fatiguée et je crois que je dors d'un coup sans discontinuer jusqu'au matin.
« On amène dans une petite chambre et je vois une petite couveuse avec mon bébé qui est sondé et perfusé. On me dit “Voilà, c'est votre bébé !”. »
Donc le matin, je me rends en néonat, je ne sais même pas où aller, je ne sais pas où c'est dans la maternité. Et j'arrive en néonat’ et je me présente je dis “Bonjour, je suis là maman de Tom qui est né hier soir” et on me dit “Ah bah oui venez” donc là on amène dans une petite chambre et je vois une petite couveuse avec mon bébé qui est sondé et perfusé. On me dit “Voilà, c'est votre bébé !”. En fait je ne le reconnais pas parce que… je ne sais pas comment expliquer, en fait, ça faisait presque douze heures que je ne l'avais pas vu, je ne savais pas trop à quoi il ressemblait. Je vois un bébé tout menu, il est né à 2,90 kgs, donc il était assez “crevette”. Donc dans une petite boîte avec plein de fils et là d'un coup en fait on me donne beaucoup d'informations sur l’hypoglycémie, quel est son état. J'apprends du coup qu’il est sondé pour s'alimenter avec du lait artificiel, mais ça ne vient même pas à l'esprit qu'en fait, il aurait pu prendre mon lait, personne ne me le dit. C'est vraiment un flou artistique.
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Alors on me dit que c'est bien de l'allaiter justement pour lui donner des forces. Je ne sais plus exactement quand a été faite la première tétée. Je crois pas que c'était à ce moment-là, ça a été un peu plus tard parce que justement, comme il avait la perfusion dans un bras, il avait la sonde dans le nez, pour le manipuler c'était pas évident. Donc il fallait attendre qu'il y ait plusieurs personnes qui puissent le sortir de la boîte, me le poser dessus : je ne pouvais pas le prendre de façon autonome. Et ensuite on a fait les premières tétées, donc toujours avec quelqu'un qui m'accompagnait parce que j'avais du mal à lui faire prendre le sein. Et puis il était super fatigué. Donc c'était plus des tétées pour un peu le rassurer et faire du peau à peau que vraiment avec une visée d'alimentation derrière, parce que de toute façon il était sondé en continu.
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Son hospitalisation a duré une semaine au total. L’hypoglycémie mettait un petit peu de temps à se résoudre. Et après, une fois que ça a commencé à se résoudre, il avait perdu trop de poids.
« Sur les conseils de la maternité, j'ai complémenté mon allaitement avec des biberons.»
Il n'arrivait pas à prendre du poids. Après, j'ai pu avoir une chambre avec lui et je le faisais téter mais j'avais l'impression qu'il ne tétait pas très efficacement. Il pouvait rester deux heures au sein et puis son poids n'était quand même pas bon. On faisait des tétées pesées donc, c'est-à-dire que je le pesais avant la tétée, je le faisais téter et je le pesais une nouvelle fois pour voir combien il avait pris. C'était jamais très concluant. Donc sur les conseils de la maternité, j'ai complémenté avec des biberons. C'est-à-dire qu’après chaque tétée on donnait un petit biberon pour être sûr qu'il prenait une quantité suffisante. Et pour essayer de lui redonner un petit peu d’énergie aussi car il était fatigué, il tétait moins... il tétait moins donc il était plus fatigué. C'était un cercle vicieux. Et comme il prenait mal le sein, on m'avait recommandé aussi de mettre des bouts de seins pour l'aider à prendre plus facilement.
Moi je trouve ça très compliqué. Mais pas que l'allaitement, tout en général parce qu'on m'avait dit “tu verras quand ton bébé est né, c'est merveilleux. Tu l'aimes instantanément, c'est tout beau, tout rose”. Nous, ça a été un peu plus compliqué que ça parce que ce n'était pas une situation anodine et l'allaitement était compliqué parce que ça rajoutait du stress à la perte de poids qu'il avait.
« Comment savoir ce qui est faux quand les personnes auprès de qui on pense avoir les bonnes infos se contredisent entre elles ? »
Donc c'était une entrée assez violente dans le monde de la maternité, c’était assez stressant. En fait, on ne m'a pas proposé beaucoup d'aide au niveau de l'allaitement à la maternité et ce que j'ai trouvé très difficile, c'est que les équipes n'avaient jamais le même discours. Il y avait celles qui me disaient “non mais là il vient de téter il y a une heure, il peut attendre deux heures. Il faut qu'il attende deux ou trois heures entre chaque tétée”. Et les autres qui venaient me dire “mais non l'allaitement c'est à la demande. Donc dès qu'il a faim il faut le donner, il faut le stimuler”.
Donc comment savoir ce qui est vrai ? Comment savoir ce qui est faux quand les personnes auprès de qui on pense avoir les bonnes infos se contredisent entre elles ? C'était vraiment compliqué. Et après, en lui faisant les compléments au biberon, il a commencé à reprendre du poids, donc on a pu enfin sortir de la maternité et rentrer chez nous, mais sans que personne me dise, il faut faire ci, il faut faire cela, il faut se tourner vers telle personne si vous ne savez pas comment faire. J’ai été un peu lâchée dans la nature.
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On rentre à la maison au bout d'une semaine. Là, c'est difficile pour nous parce que l'on se rend compte ce que c'est d'avoir un bébé et qui plus est un bébé qui pleure tout le temps. On ne savait pas comment le soulager, puis j'en parlais aux sages-femmes qui venaient à domicile et elles nous disaient “mais non, mais c'est normal ! Et puis l'allaitement c'est compliqué, mais ne vous inquiétez pas, faites du peau à peau, ça va stimuler. Et puis bientôt vous n’aurez plus besoin de biberons.”
Non, en fait, l'allaitement était très compliqué, c'est-à-dire qu'il passait des heures au sein et il engloutissait des biberons de plus en plus gros après chaque tétée. C'est-à-dire que s’il restait trois heures d'affilée au sein, au bout de dix minutes, il réclamait de nouveau à manger parce qu'en fait, je voyais bien qu'il ne prenait pas assez au sein. On était un peu dans une spirale infernale où je me levais la nuit, je lui donnais le sein, mon mari, donnait le biberon après, parce que j'étais crevée mais en fait personne ne se reposait. On ne savait pas comment faire pour améliorer la situation… Et je voyais bien que ça ne servait pas à grand-chose dans l'histoire. Pour le nourrir c'était pas du tout efficace. Et comme je n'étais pas très informée sur l'allaitement, ça ne me tenait pas spécialement à cœur. Je me disais que c'était compliqué, il pleurait beaucoup, c'était vraiment difficile et en fait l'allaitement c'était un problème de plus parmi notre océan de problèmes que l'on avait avec ce tout petit bébé.
« Ne croyez pas que tout est tout beau, tout rose tout le temps, c'est normal, ça va prendre du temps”. »
J’étais très fatiguée et je suis allée voir une psychologue au bout de trois semaines parce que je pleurais tout le temps. C'était le baby blues mais intense et je suis allée chez une psychologue à qui j'ai dit “je ne comprends pas, j'ai l'impression de subir, je suis super mal, je suis super fatiguée.” En gros, c'est pas ce qu'on m'a vendu”. Elle me dit “mais c'est normal, c'est pas comme dans les films. C'est normal de prendre du temps à s'attacher à votre bébé, vous avez été séparés à la naissance, c'est compliqué. Ne croyez pas que tout est tout beau, tout rose tout le temps, c'est normal, ça va prendre du temps”. Je lui explique que l'allaitement est compliqué et elle me dit “pourquoi vous continuez à allaiter?”. Mais c'était pas une question qui était négative ou quoi que ce soit, c'était une vraie question. Et là je suis restée très bête. Parce que je n'avais pas de réponse. J'ai dit “je ne sais pas, parce que l'on m'a dit que c'est ce qu'il fallait faire, qu'il fallait lui donner le sein. Et puis il fallait lui donner un biberon après”. Elle m'a dit “si vous arrêtiez d'allaiter, est-ce que ça vous rendrait malheureuse?” J'ai dit “non, ça me soulagerait”. Elle m'a dit “peut-être qu'il faut que vous arrêtiez”.
C'était aux alentours de Noël, j'ai arrêté d'allaiter et c'est vrai que sur le coup, ça m'a soulagé parce que j'avais pu passer le relais donc c'était plus simple pour le nourrir, mais en fait on s'est rendu compte qu’il passait encore beaucoup de temps à pleurer, toute la journée, toute la nuit. C'était un bébé qui pleurait tout le temps et on s'est aperçu plus tard qu’il avait un reflux, un RGO. On s'est aperçu encore plus tard qu'il avait une allergie aux protéines de lait de vache, donc ça expliquait pourquoi il pleurait beaucoup. Après il avait de grosses tensions au niveau ostéopathique qui ont nécessité une dizaine de séances pour rétablir son petit squelette. Donc, arrêter l'allaitement, ça m'a soulagé sur un point, mais ça n'a pas résolu tous les problèmes que l’on pouvait rencontrer à ce moment-là.
« La parole se libère sur la maternité, sur l’allaitement. Il y a des podcasts qui se font à ce sujet que j'écoute, ça me permet de m'informer sur l'allaitement. »
C'est vrai qu’à ce moment-là, on ne pensait pas du tout à un deuxième enfant. Avec mon mari, on s'était toujours dit qu'on aurait deux enfants et l'arrivée de Tom, ça a été violent pour nous. Surtout que les nuits ne se passaient pas bien. Maintenant il a 3 ans et demi et il ne dort pas encore très bien la nuit. Donc ça nous a bien refroidi et en fait la première année on ne pensait même pas à un autre enfant. On essayait juste de survivre et de sortir la tête de l'eau. Et puis il grandit et on se dit quand même un petit deuxième, ce serait sympa. C'est là que je commence à me faire des copines, qui ont des enfants, les réseaux sociaux, la parole se libère sur la maternité, sur l’allaitement, il y a des podcasts qui se font à ce sujet que j'écoute, ça me permet de m'informer sur l'allaitement. Et je me dis que si j'ai un deuxième enfant, je l'allaiterai.
« Il faut savoir identifier les bons problèmes et il faut s'armer de patience et de bonnes personnes autour de soi pour que ça marche. »
C'est quand mon grand a eu 2 ans que l'on s'est dit que ce serait peut-être le bon moment d'en faire un deuxième puisqu’il allait rentrer à l'école à l’année suivante. Je suis tombée enceinte assez rapidement, et donc je m'étais renseignée parce que ça avait beaucoup cheminé en moi l'idée du maternage, de l'allaitement. En fait ce n'était pas que l'allaitement, c'était vraiment la vision totale du maternage. Mon premier, je sais que c'était difficile au début, je le donnais souvent à garder la nuit à mes beaux-parents ou à ma mère ou même parfois un week-end juste pour pouvoir me reposer et réussir à m'en sortir et je voulais vraiment faire les choses différemment cette fois-ci. Donc j'ai décidé de bien me renseigner pour l'allaitement et surtout j'ai compris que l'allaitement, c'est fait pour fonctionner. Il y a toujours des solutions mais il faut savoir lesquelles. Il faut savoir identifier les bons problèmes et il faut s'armer de patience et de bonnes personnes autour de soi pour que ça marche.
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Cette grossesse se passe bien. Je suis fatiguée mais c'est normal parce que du coup j'ai un enfant de 2 ans et demi à gérer et surtout je suis très malade ; je vomis tout le temps, de ma première semaine de grossesse jusqu’à la salle d'accouchement donc 9 mois non-stop vu qu'il est né le jour du terme. Donc c'était éprouvant physiquement mais sur le plan médical encore une fois tout était bon, c'était la seule chose qui m'importait. J'essaie donc de me mettre dans une démarche où je me dis que j'aimerais bien un accouchement naturel, cette fois-ci j’aimerais bien allaiter... Donc je me renseigne : je lis beaucoup à ce sujet sur les réseaux sociaux aussi, il y a pas mal d'informations, je participe aux réunions d'information de la Leche League, je lis des livres à ce sujet, notamment le Manuel très illustré d'allaitement, je prends conseil aussi auprès d'amis à moi qui ont allaité. Je me dis “là je mets toutes les chances de mon côté, il n'y a aucune raison que ça ne marche pas” !
Donc mon second accouchement se passe de la même manière que le premier, j'ai été déclenchée. Le jour du terme mon gynéco m'avait dit “bon, si vraiment vous n’en pouvez plus le jour du terme, venez à la maternité et puis ce sera moi ce jour-là, on vous déclenchera”. C'est vrai que je n'en pouvais plus, et il y avait notamment la logistique de faire garder mon grand etc... Donc bon, j'aurais voulu un accouchement naturel mais je me suis dit “finalement, si c'est déclenché, c'est pas plus mal aussi”. Et en fait, je me rends à la maternité, on fait une échographie de contrôle et de nouveau plus assez de liquide. Donc de nouveau je suis obligée d'être déclenchée, de toute façon je n'ai pas le choix je ne quitte pas la maternité. Donc je commence à être habituée au protocole…
« On me l'a posé sur moi, j'étais trop heureuse. Il était là, il était tout beau et il était calme, il ne pleurait pas trop... Tout était parfait ! »
L’accouchement je le trouve beaucoup plus douloureux que pour mon premier. Pour mon premier, j'avais pris la péridurale d'emblée, les contractions étaient très douloureuses. Et là j'ai voulu un peu attendre et je pense que la péridurale n'a pas très bien fonctionné, du coup c'était beaucoup plus dur. Mais par contre, la sortie s'est faite facilement. On me l'a posé sur moi, j'étais trop heureuse, il était là, il était tout beau et il était calme, il ne pleurait pas trop... Tout était parfait !
On fait immédiatement la tétée d'accueil parce que là comme il n'y avait pas de problème de santé particulier, j'ai pu le garder contre moi pendant deux heures non-stop. Je lui fais la tétée d'accueil qui se passe bien, il tète bien et puis on remonte en chambre et on continue l'allaitement.
La première journée, il ne tète pas beaucoup. Mais tout le personnel médical me dit “oui, c'est normal, il vient d'atterrir, il est un peu fatigué, il y a eu la péridurale, il prend du temps.”
Et comme pour mon premier, il commence à perdre du poids. Donc c'est normal au début qu'un bébé perde du poids sauf qu’il a dépassé la barre des 10% et un bébé ne doit pas perdre plus de 10% de son poids et nous c’était le cas, au troisième jour il me semble. Donc là le pédiatre me dit “il a perdu trop de poids, Il faut complémenter”. Et dès que j'entends ce mot je me mets à fondre en larme et je dis “ah non, non, non, vous ne me donnez pas de biberon, vous avez fait ça pour mon premier et c'est ce qui a fait que l'allaitement n'a pas fonctionné. Je sais ce que c'est. Je sais ce que ça donne. Je sais que ça ne va pas marcher.”
« Un DAL c'est un dispositif d'aide à la lactation. C'est le fait de donner du lait mais à travers une petite sonde que l'on place sur le sein. »
Donc là, le pédiatre me rassure et me dit “si vous ne voulez pas de biberon ce n'est pas grave. Par contre on est obligé de le supplémenter pour raison médicale on peut faire un DAL”.
Un DAL c'est un dispositif d'aide à la lactation. C'est le fait de donner du lait mais à travers une petite sonde que l'on place sur le sein. Ça permet au bébé de continuer à téter et d'avoir l'impression que c'est le sein qui donne le lait mais aussi de stimuler ma lactation pour que de mon côté, ça s'active un peu plus. Donc ça me rassure, mais je commence à voir qu'il prend mal le sein. Il a du mal à téter et je me revois trois ans en arrière avec mon grand. A la maternité, on me conseille de mettre des bouts de sein et là, je sais que je suis très mal barrée : il faut des compléments pour le nourrir, il faut des bouts de sein… Je sens le mauvais scénario qui se profile devant moi.
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Donc je prends les devants tout de suite et je contacte autour de moi des consultantes lactation IBCLC qui sont des professionnelles de santé les mieux formées en matière d'allaitement. Elles vont m’aider pour tous les soucis d'allaitement ou même d'enfants au biberon. Je prends des rendez-vous à la sortie de maternité parce que dans la maternité dans laquelle je suis il y a une consultante en lactation que j'ai demandé à voir pendant mon séjour à la maternité, qui est venue, qui n’a même pas regardé mon fils. Elle est restée au bout de mon lit et m'a dit “si si, la prise au sein est bonne mais ne vous inquiétez pas, ça va marcher. Puis au pire, s'il doit prendre un biberon, il prendra un biberon”.
« Il ne faut pas essayer de traiter la conséquence en se disant “on donne des compléments”, il faut essayer de comprendre la cause. »
Donc c'était pas très agréable et surtout il y avait un autre élément que je voulais faire vérifier c'était le frein de langue. J'en entends de plus en plus parler. Le fait qu'il peut y avoir des freins au niveau de la langue ou des lèvres des bébés qui peuvent empêcher une bonne succion. J'avais demandé à toutes les équipes de la maternité à chaque fois, vous pouvez vérifier son frein de langue et tout le monde me disait “oui c'est bon, il tète bien, il n'y a pas de souci” et moi je continue à voir qu'il y avait un souci et que si le bébé perd du poids, il ne faut pas essayer de traiter la conséquence en se disant “on donne des compléments”, il faut essayer de comprendre la cause et de se dire “pourquoi est-ce que ce bébé ne prend pas de poids?” car en général c’est parce qu’il y a un problème de succion ou parce qu'il tète mal.
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On est sorti le quatrième jour, j'ai accouché un mercredi soir, on est sorti le dimanche parce qu’on l’avait suffisamment complémenter pour qu'il prenne du poids. La maternité m'avait demandé de bien le faire peser deux jours après pour s'assurer que le poids soit toujours bon. Donc moi je prends les devants, je prends rendez-vous avec une première consultante en lactation le lundi matin, moins de 24h après ma sortie de la maternité. Je vais la rencontrer et elle m’aide à mieux placer mon bébé à retirer le bout de sein pour pouvoir allaiter normalement. Et je vais au rendez-vous chez la sage-femme, il avait pris du poids normalement, donc ça ne posait pas de souci. Mais il n'empêche que moi je voyais qu'il y avait quelque chose qui clochait, qu’il tétait mal et ça faisait comme pour mon premier : il restait deux heures au sein, je le posais, j'en avais à peu près entre cinq et dix minutes et là il se remettait à hurler parce qu'il avait faim.
Donc je prends rendez-vous chez un ostéopathe spécialisé dans les bébés, celui qui avait suivi mon premier. Mon fils avait 9 jours, il teste la succion et me dit “j'ai l'impression que le frein de langue est court, mais moi je ne m'y connais pas beaucoup”.
Il me donne le contact d'une autre consultante en lactation qui est spécialisée en frein restrictif, que j'avais essayé de joindre et que je n'avais pas réussi à avoir. Elle me donne un rendez-vous en urgence pour le lundi, il fallait juste que j'attende le week-end et le lundi puis j'avais rendez-vous avec elle. Quand je vais chez elle, on s'aperçoit que mon bébé avait de nouveau perdu du poids, donc ça, c'était très stressant pour moi. Elle voit bien que c'est un bébé qui est très stressé, qui hurle, qui alterne entre être très fatigué, donc dormir d'un coup et être très énervé et ne pas réussir à prendre le sein. Elle teste sa succion et me dit “sa succion n’est vraiment pas efficace, très immature et il a un frein de langue restrictif” donc ça veut dire que ça l'empêche de bien prendre le sein et de bien téter... donc je prends la décision de faire couper ce frein de langue.
Elle me fait tout un bilan de succion que j’emmène chez l'ORL le lendemain, et il coupe le frein en fonction du bilan de succion qui a été fait. Ensuite on a, après une frénotomie, des étirements à faire, puis une rééducation à la succion. Donc c'est un peu long, les résultats ne sont pas visibles tout de suite et en plus de ça, comme il perdait du poids, elle me demande de le complémenter à nouveau, avec toujours le DAL, la petite sonde, pour essayer de lui redonner aussi un peu d'énergie pour qu'il tète mieux.
La prise au sein, ça a été très long pour que ça s'améliore, ça a duré longtemps. On a arrêté de le complémenter juste avant ses quatre mois : ça a pris trois mois et demi de complément au DAL pour qu'il puisse prendre du poids de manière stable, sans complément, sans rien, juste au sein.
« On me disait “mais comment tu fais pour pour tenir comme ça ? T'as pas envie plutôt de lui donner un biberon comme ça, tu te casses pas la tête ?”. »
Au bout de quatre mois, c'est la fierté déjà d'y être arrivé. Parce que si j'avais su ce qui m'attendait au tout début, je ne sais pas si j'aurais tenu. Et puis plein de monde me disait “mais comment tu fais pour pour tenir comme ça ? T'as pas envie plutôt de lui donner un biberon comme ça, tu te casses pas la tête ?”.
Mais justement il y a un moment où on a fait tellement d'efforts pour que ça marche, que l'on se dit “bon, allez, on n'est plus à une, deux, trois semaines près”. J'ai pris un congé parental jusqu’à la rentrée, je me dis que j'aimerais bien allaiter jusqu’à mon retour au travail quand il aura 8 mois et peut-être plus. Peut-être pourquoi pas aller jusqu’à ses 1 an.
Nous on part dans la configuration où tant que ça marche pour tout le monde dans notre famille, que de mon côté je ne ressens pas la fatigue, que lui, ça lui convient, qu’il n’en souffre pas trop, que ça convient à l'équilibre de notre famille, il n'y a pas de raison pour que ça s'arrête. C'est très galère parfois à mettre en place, mais quand ça marche, ça marche vraiment bien, c'est trop cool.
« Maintenant que je le vis, je comprends tout à fait et je pense qu'il faut vraiment le vivre et surtout l'apprécier pour comprendre ce lien. »
Et puis c'est vrai que le fait d'avoir allaité, ça m'a fait avoir un lien d'attachement beaucoup plus fort avec ce bébé je trouve, et plus rapidement qu'avec le premier. Alors peut-être que s'il avait été au biberon, ça aurait été pareil donc je ne sais pas mais c'est vrai que je n’arrive pas à me faire à l'idée qu'un jour il prendra un biberon tellement je trouve ça bien, ce sont des moments tous les deux, c'est du peau à peau. C'est une notion un peu de dépendance, je sais qu'il dépend de moi comme un petit mammifère. Je ne sais pas, ça me plaît. Moi je trouvais ça très étrange quand j'avais eu mon premier, tout le monde disait “tu verras l'allaitement, c'est super, les moments les yeux dans les yeux, c'est vraiment un truc unique” et je ne l’avais pas ressenti. Et je m'étais dit que les nanas qui disent ça sont un peu bizarres. Et finalement maintenant que je le vis, je comprends tout à fait et je pense qu'il faut vraiment le vivre et surtout l'apprécier pour comprendre ce lien. Et c'est vrai que c'est un lien unique et il y a quelque chose de magique qui se passe à ce moment-là.
« Il est un super soutien et je pense que c'était pour moi primordial d'avoir quelqu'un qui me soutienne et qui m'épaule, qui me rebooste quand j'avais pas le moral. »
J'ai eu la chance d'avoir mon mari qui me soutenait beaucoup, qui m'a toujours soutenue depuis notre premier dans tout ce que j'ai voulu faire pour nos enfants, dans toutes les idées que j'avais, que ce soit au niveau de l'éducation, de l'alimentation, des façons de faire. Il m'a toujours suivie et a toujours été en accord avec mes convictions. Et lui, de toute façon, il m'avait dit, lorsque j'étais enceinte de mon premier “mais c’est la nature tu as des seins, c'est pour allaiter donc il n'y a pas de raison de ne pas allaiter.” C’est pas qu'il était pro-allaitement, c'est que ça lui semble logique, c'est une conclusion normale pour lui. Et quand ça a été difficile pour allaiter Tom mon premier et que j'ai voulu arrêter, il m'a dit “pas de souci, comme ça je peux t'aider à prendre le relais, je vais te soutenir, je vais t'aider” et quand je lui avais dis que pour le deuxième je voulais allaiter, il était derrière moi et il m'a soutenu à chaque fois que c'était compliqué. Il est un super soutien et je pense que c'était pour moi primordial d'avoir quelqu'un qui me soutienne et qui m'épaule, qui me rebooste quand j'avais pas le moral.
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Si je devais donner des conseils à des futures mamans, c'est déjà de se faire confiance, de se dire qu'il n'y a pas de raison que ça ne marche pas. Mais de se faire confiance aussi dans le sens ou si on a l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche, il ne faut pas se laisser endormir par les gens de la maternité qui vont dire “mais oui ça va marcher, ne vous inquiétez pas”. Non, il faut trouver des solutions. Il y a plein de personnes qui peuvent vous aider, que ce soit via les réseaux sociaux, il y a beaucoup de groupes Facebook qui se sont créés maintenant pour trouver des solutions.
Il y a aussi l'application VanillaMilk sur laquelle on peut trouver des professionnels de santé formés à l'allaitement parce que, malheureusement, très peu de professionnels sont formés et peuvent donner de vrais conseils.
Il faut bien se renseigner. Après l'allaitement, il ne faut pas l'idéaliser. Il faut se dire que ça a aussi des contraintes, le fait de ne pas pouvoir passer le relais, le fait d'être 24h/24 avec son enfant, ça peut ne pas convenir à tout le monde. Il faut juste avoir les informations de manière globale, pour pouvoir faire un choix éclairé et savoir quelle est la meilleure solution qui nous convienne.
« Il ne faut pas hésiter aussi à demander de l'aide, il ne faut pas hésiter à solliciter les gens et puis il y a une sorte de connexion entre les mamans qui ont allaité. »
N'hésitez pas à vous faire aider, n’hésitez pas à consulter. On peut aussi faire des consultations en lactation avant la naissance pour justement être bien préparée. Et il ne faut pas hésiter aussi à demander de l'aide, il ne faut pas hésiter à solliciter les gens et puis il y a une sorte de connexion entre les mamans qui ont allaité, ça fait comme si on était dans une sorte de petit réseau un peu mystérieux, secret et on aime aider. Enfin moi je vois toutes les mamans qui allaitent autour de moi, on n'hésite pas à conseiller, à aider celles qui en ont besoin.
CONCLUSION
Il aura fallu à Johanna une première expérience d’allaitement chaotique pour transformer l’essai. Forte des épreuves rencontrées, elle parviendra finalement à trouver les solutions, pour profiter de ce moment de partage exceptionnel avec son deuxième fils.
Dans le prochain épisode, c’est Myrèse, 92 ans, qui nous dira comment elle a allaité dans les années 1950.
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« Mon allaitement tout simplement » est une série de podcasts de VanillaMilk produite par Fleur Chrétien.
Les autres épisodes
Episode 1 - Maïlys, "lâcher-prise" pour allaiter sereinement
Mots-clés : placenta prævia, accouchement naturel, césarienne, place du papa, reprise du travail, hospitalisation, relactation, coquillages d'allaitement
Episode 2 - Laura, "Je ne souhaitais pas allaiter..."
Mots-clés : grossesse alitée, tétée d'accueil, bracelet d'allaitement, césarienne, montée de lait, choix assumé, soutien du conjoint, discours contradictoires
Episode 3 - Aurélie, allaiter à tout prix
Mots-clés : accouchement naturel, péridurale, téterelles, nounou, coquillages d'allaitement, allaitement à la demande, allaitement mixte, allaitement long, douleurs
Episode 5 - Myrèse, mon l'allaitement dans les années 50
Mots-clés : aménorrhée, nausées, accouchement à domicile, pompiers, soutien du papa, lâcher-prise, naturel, pas de pression
Episode 6 - Cynthia, le bonheur d'un allaitement réussi (après un premier échec)
Mots-clés : manque de soutien, manque de préparation, professionnel soignant, association, fatigue, allaitement exclusif, allaitement mixte, reprise du travail